Restauration de notre status d’État : un processus qui commence par la décolonisation mentale

(Texto publicado inicialmente el 28-Mayo-2020.)


Restauration de notre status d’État : un processus qui commence par la décolonisation mentale : I-III


La question du “rejet” ou de l’appréhension que soulève chez certaines personnes dans notre pays le terme “Erresuma”, qui est, traditionnellement, la traduction en basque du concept d’État (et ceci – comme on “l’argumente” – simplement en raison de sa prétendue connexion conceptuelle/terminologique avec “errege”/roi), montre la faiblesse idéologico-politique établie dans notre pays suite à la confusion, la corruption et la récupération de termes et de concepts fondamentaux et basiques de la sociologie et de la politique, induite parmi nous par les agents idéologiques de l’impérialisme franco-espagnol, auparavant pris comme “démocratie” avec l’aide de ses agents auxiliaires locaux : les bureaucraties mafieuses-liquidationnistes du Pnv-Eta. (Bien entendu, nous avons toujours fait la distinction entre les bases du Pnv ou de l’Eta et leurs bureaucraties ; et nous avons expressément déclaré que ces bases ignoraient totalement ce que leurs supposés représentants faisaient et ont fait dans leur dos).

Pour commencer, il faut dire que la langue basque fait la distinction entre ‘Erresuma’ (État) et ‘Erreinu/Erregegoa’ (Royaume). D’autre part, dans le passé, chaque État était un royaume. C’est-à-dire : ceux du plus haut rang, puisqu’il y avait aussi – et il y a toujours – les Principautés (Andorre, Catalogne, Monaco, ou les innombrables du Saint Empire romain-germanique), les Duchés ou Grands Duchés (Luxembourg, Lituanie, Finlande, etc.), les Comtés ou Vicomtes (Béarn)... est-il nécessaire de poursuivre ? Or, est-il imaginable un citoyen du Grand-Duché de Luxembourg – par exemple – qui marche complexé par la vie parce que son État porte ce nom officiel, et non celui d’un royaume ou, disons, d’une république ? Cela ne semble pas plausible. De telles choses n’arrivent que dans les pays mentalement et idéologiquement colonisés : corrompus et affaiblis par l’action - pendant des siècles - de l’impérialisme qui les a soumis et endoctrinés dans la falsification historique et la stupidité mentale.

Ainsi, un citoyen basque “dûment” conditionné, du fait de sa soumission au régime espagnol d’occupation militaire, peut être horrifié – comme nous le préviennent nos “prudents” devins – s’il doit admettre que notre État historique est un Royaume : le Royaume de Pampelune/Nabarra. Un royaume, d’ailleurs, dont les rois ont déclaré que la langue basque était la “lingua navarrorum” (langue de les Navarrais), et qui ont commandé et financé la traduction de la Bible en basque. Mais, d’autre part, ce citoyen aliéné porte apparemment : sans répugnance ni même le savoir, le fait d’être citoyen du Royaume d’Espagne actuellement gouverné par la monarchie franquiste, dont l’objectif historique et permanent est la liquidation du Peuple Basque et surtout de sa langue.

De la même manière, un basque continental conditionné de la même manière, et soumis à l’occupation militaire et à la colonisation française, rejette notre État actuel, le Royaume de Nabarra, et n’accepte même pas que le mot basque équivalent à “État” soit le terme traditionnellement et littérairement établi “Erresuma”, car il a des résonances “monarchiques” alors qu’il est “républicain”. Et, dans sa formation déformé, la “République française” est sans doute “la plus” en termes de respect des droits humains fondamentaux : dont le premier c’est le droit d’autodétermination ou indépendance des Peuples ; alors qu’il s’avère que le répugnant Nationalisme impérialiste français – de même que l’espagnol – que ce soit monarchique ou républicain, ce qu’il a fait tout au long de son infâme histoire est d’attaquer et de détruire la liberté des Peuples et des États qui ont eu le malheur de tomber sous ses griffes.

 Malheureusement, nous sommes tous sous le conditionnement, la stupidité et la colonisation mentale propagés par les monopoles médiatiques de l’impérialisme franco-espagnol; et il n’est pas possible de combattre son impérialisme de la stupidité et la colonisation qu’il répand à pleines mains médiatiques. Après avoir établi ce regrettable point de départ idéologique, nous constatons que pour le surmonter, il faut clarifier deux questions fondamentales :

 1/ de dénoncer la fausseté qui consiste à prétendre qu’une république est nécessairement identifiée au respect des droits fondamentaux de l’homme et au “progressisme”, alors qu’une monarchie est nécessairement identifiée à la violation de ces droits et au “réactionnarisme” ; et

2/ de préciser que notre position : en affirmant la continuité, validité et actualité de notre propre État, le Royaume de Nabarra, ne consiste pas d’affirmer la continuité de la monarchie navarrais QUI N’EXISTE MÊME PAS. Elle consiste strictement en une approche stratégique fondée sur les possibilités et potentialités offertes par le droit international actuel, qui protège la continuité des États légitimes (quelle que soit leur forme) contre l’agression criminelle et la violation de la légalité légitime imposée par l’impérialisme. Il est bien entendu que nous devons nous-mêmes maintenir cette affirmation de la continuité etc. de notre status d’État, car personne ne va la maintenir pour nous si nous ne le faisons pas nous-mêmes. Une position, donc, qui implique NON que nous devions revendiquer l’existence et la continuité actuelles d’un roi que nous n’avons pas, mais que nous devions revendiquer l’existence et la continuité actuelles d’un État que nous avons, à savoir le Royaume de Nabarra, auquel nous n’avons jamais renoncé ou reconnu aucun autre.

Nous n’allons pas nous étendre ici sur la supercherie qui a été synthétisée dans le mentionné point 1/, puisque tout cela a été suffisamment traité dans l’article qui, sous le titre Frente al imperialismo republicano: derecho de autodeterminación’, a été publié dans cette page Facebook le 14 avril 2019, c’est-à-dire : précisément le jour où les secteurs aliénés de notre pays célèbrent “le jour de la république” ; étant donné qu’il n’y a pas de “jour de la république” en général, mais en tout cas c’est “le jour de la deuxième république espagnole”, qui n’est évidemment pas la nôtre.

La seule chose qu’il faut noter, si tant est qu’il y en ait, c’est la situation lamentable de confusion et d’aliénation mentale dans laquelle - par l’action de sa supposée classe politique - le Peuple Basque a été plongé, ce qui signifie que ces questions élémentaires doivent être expliquées : avec le travail et la perte de temps que cela implique et avec très peu de possibilités de diffuser et d’influencer l’opinion publique, face aux monopoles de l’endoctrinement et d’intoxication idéologique des masses, alors que ces questions devraient être considérées et identifiées sans difficulté comme les pièges idéologiques qu’elles sont.

Comme on l’a déjà souligné, il est inimaginable qu’un citoyen du Luxembourg, de l’Angleterre ou des Pays-Bas ait un complexe sur le fait que son État n’est pas une république, comme le sont la France, la Chine ou la Turquie. Bien sûr, il n’y a rien d’étrange à cela puisque ce sont des pays indépendants, et ces pièges idéologiques ne sont pas faits pour eux ni par conséquent les affectent ; alors qu’au contraire, ils font des ravages parmi les Peuples et les Pays dominés par l’impérialisme franco-espagnol, car ils sont affaiblis et minés sous l’action de leur séculaire terrorisme de guerre, politique et idéologique, et de l’intoxication mentale systématique que cela entraîne.

Et en ce qui concerne la question posée au point 2/, elle a également été traitée dans le texteEl Movimiento Vasco de Resistencia y Salvación Nacional frente al imperialismo franco-español’, qui a été publié sur cette page le 14 novembre 2019. En particulier, et comme cela a déjà été souligné, il faut garder à l’esprit qu’en affirmant la continuité de notre État : le Royaume de Nabarra, nous formulons strictement une position politique qui nous permet d’utiliser en notre faveur tout le potentiel du droit international.

 En principe, tout droit est conservateur, et le droit international l’est particulièrement ; c’est pourquoi il est horrifié par tout ce qui change et viole l’ordre juridique établi. Eh bien, sans trop entrer dans les détails maintenant, lorsque nous affirmons la continuité de notre État, la seule chose que nous affirmons – conformément au droit international établi par les résolutions des Nations unies – est la restauration de notre légalité légitime, violée par l’impérialisme de l’Espagne et de la France lorsqu’ils ont illégalement et criminellement aboli le Royaume de Nabarra par le biais d’agressions militaires et d’innombrables, horribles et imprescriptibles crimes de guerre, crimes contre la paix et crimes contre l’humanité.

Quant à la question d’un roi, la chose est claire : nous n’en avons pas, et nous n’en avons pas besoin pour restaurer notre État. Un Royaume (ou un Duché) est un État, c’est-à-dire : la personne juridique du plus haut rang en droit international, qui existe 'per se' et n'a pas besoin du tout, pour exister, de la personne naturelle à sa tête. Cela signifie que si bien il est impossible  par example  qu'un roi peut exister s'il n'y a pas de royaume, au contraire il peut y avoir parfaitement un royaume sans roi, dans une situation de siège ou trône vacant : ce qui est notre situation actuelle et qui pourrait être maintenu parfaitement et indéfiniment, avec l’institution d’une chancellerie “royale” élective représentant le Chef de l’État.

En effet, après la mort d’Henri III de Nabarra (qui à partir de 1589 est aussi IV de France : dernier roi de Nabarra qui le fut légitimement jusqu’à sa mort – par assassinat – en 1610), son fils et successeur Louis II de Nabarra (et XIII de France), légalement roi de Nabarra au moment de la succession, a perdu sa légitimité en tant que roi de notre État en trahissant les lois fondamentales et les constitutions du Royaume, lorsque le 19 octobre 1620 il imposa militairement l’“Édit d’Union” des royaumes de France et de Nabarra. La dénonciation de cet acte illégal et la demande de sa révocation : effectuées au mois de novembre suivant par les États généraux du Royaume réunis en l’église Saint-Paul de Donapaleu, ont été ignorées. Dès lors, lui et tous ses successeurs soi-disant “rois de France et de Navarre” dans leurs titres officiels, furent des rois usurpateurs de notre État ; et surtout son successeur, Louis III de Nabarra (et XIV de France), qui en 1659, par le traité des Pyrénées – ainsi que la Vallée de Luzaide/Valcarlos – à la Monarchie Hispano-Catholique : jusque-là simple occupant illégal d’eux, comme l’État successeur en est encore aujourd’hui, par une criminelle conquête militaire. Mais, bien compris, cette illégitimité des soi-disant rois de Nabarra d’après Louis II n’a pas du tout affecté la légitimité, la validité et la continuité du Royaume de Nabarra: officiellement reconnu à tous les effets comme différent – bien que non plus séparé de facto – du Royaume de France.

Comme on l’a déjà indiqué, cette situation provisoire d’un Royaume au trône vacant peut donc être laissée indéfiniment, ou bien elle peut être modifiée de telle sorte que l’État cesse d’être un royaume et devienne légalement une république ; ce qui, dans notre cas, devrait être décidé par les représentants de ses sujets constituants réunis en États généraux, Juntes, Biltzar, Silviet, etc. pour se prononcer légalement sur la question. Cela, comme il est naturel, ne pouvait se faire qu’après l’expulsion de toutes les armées étrangères qui occupent militairement notre pays. Mais, comme il est évident, pour invoquer le soutien du droit international dans l’affirmation de la légalité, de la validité et de la continuité de notre État, il est totalement absurde et contre-productif de penser à changer la forme de notre État AVANT d’affirmer sa restauration, qui – nous insistons – est la restauration de la légalité violée par l’Espagne et la France par des actes criminels, illicites et nuls, selon le droit international. Pour le dire de manière graphique, ces actes illicites ont ouvert une parenthèse d’illégalité et de nullité : qui doit nécessairement être fermée par l’abolition de l’impérialisme, et totalement effacée par la restauration de la légalité antérieure de notre État sous la forme du Royaume de Nabarra.

 Ainsi, ce que nous devons donc faire à l’heure actuelle, c’est proclamer LA RESTAURATION et continuité du Royaume de Nabarra; et affirmer que tout acte commis à son détriment et en violation de sa légalité est nul et non avenu. Et, en particulier, nous devons “déclarer la fin de tous les accords et unions qui ont jusqu’ici lié cet État à d’autres nations”, comme l’ont fait – sans prendre la peine de les mentionner et en se référant naturellement à la Pologne et à la Russie – les vingt Signataires de la Déclaration de Vilnius en Février 1918. Par cette Déclaration l’État de Lituanie était rétabli, après que depuis 1569 il avait été contraint de s’unir à la Pologne par “l’Union de Lublin” pour former la Couronne du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie ou le “Commonwealth polono-lituanien” (dans notre cas “l´Edicte d’Union des Royaumes de France et de Navarre” fut imposé en 1620) ; et qu’entre 1772, 1793 et 1795 ces deux Nations et ses États avaient été “faits disparaître” par les dénommés “Partitions de la Commonwealth polono-lituanien” ; une illégalité qui, dans notre cas, a finalement eu lieu en 1830.

Jusque-là (et depuis la restauration en 1814), tous les actes internationaux officiels continuaient de reconnaître le Royaume de France et Nabarra. Par exemple, le 24 juin 1822, les États-Unis d’Amérique, représentés par le secrétaire d’État John Quincy Adams (mandataire pour l’occasion par le président James Monroe), signent une ‘CONVENTION DE NAVIGATION ET DE COMMERCE Entre les États-Unis d’Amérique et Sa Majesté le Roi de France et de Navarre’.

Par conséquent, notre position doit être centrée sur la consolidation de notre État, basée sur la reprise tacite de la reconnaissance internationale du Royaume de Nabarra : ce que tous les États du monde ont été faisant formellement jusqu’en 1830, lorsqu’ils reconnaissaient le Royaume [uni] “de France et de Navarre”. Donc, notre position ne consiste pas d’attendre de ces États – et encore moins de leur demander – qu’ils fassent maintenant : comme s’ils le faisaient “ex novo” et c’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait auparavant, la réitération de la reconnaissance de notre État qu’ils ont déjà faite mais de la prendre comme déjà établie; étant donné que La pratique des États soutient cette proposition, les États n’étendant (ou refusant) la reconnaissance qu’aux status nouvellement revendiqués. [Inversement] Le maintien d’un status déjà reconnu n’exige pas – et rarement, voire jamais, a occasionné – la réitération de la reconnaissance”, comme nous le verron ci-dessous.

 En ce qui concerne cette idée de restauration d’un État, nous apportons ici une citation de l’auteur Thomas D. Grant, tirée de son ouvrage United States Practice Relating to the Baltic States, 1940-2000 :

 “Certains écrivains ont fait valoir que les États baltes sont réapparus en 1991 en tant qu’acteurs juridiques internationaux et que n’étaient pas nouvellement créés cette année-là. Starke et Shearer écrivent : ‘Les États peuvent [...] réapparaître après que leur souveraineté ait été supprimée’. Ils ajoutent : ‘Tels sont les cas de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, qui ont été incorporées de force à l’Union soviétique en 1940. La plupart des autres États (y compris le Royaume-Uni) ont reconnu cette incorporation de facto mais pas de jure. En 1990-1991, les trois États ont revendiqué avec succès leur indépendance, qui a été reconnue par la plupart des autres États comme une reprise du status d’État à part entière, mais pas comme la création de ‘nouveaux États’. Un auteur [Hubert Beemelmans] va jusqu’à dire que les États baltes de 1991 étaient la continuation directe de leurs versions d’avant 1940. […]. L’émergence des États baltes en tant qu’acteurs juridiques indépendants en 1991, aux yeux de ces publicistes, pourrait donc être qualifiée de restauration.

 “Dans la pratique des États-Unis – et d’autres États occidentaux – il y a l’idée qu’un État pourrait perdurer au-delà de l’éclipse de son efficacité en tant qu’administrateur du territoire qu’il revendique comme sien. Le Restatement (Third) [of Foreign Relations Law of the United States] adopte comme définition du terme ‘État’ une formule dérivée de la Convention de Montevideo de 1933. ‘En vertu du droit international’, le Restatement postule ‘un État est une entité qui a un territoire défini et une population permanente, sous le contrôle de son propre gouvernement, et qui entretient, ou a la capacité d’entretenir, des relations officielles avec d’autres entités de ce type’. Malgré cette définition, le Restatement note – en accord avec les auteurs académiques – que certaines des caractéristiques partagées par la plupart des États ne sont pas nécessairement considérées par tous les États comme des exigences du status d’État dans toutes les situations. […]. ‘L’occupation militaire’, note le Restatement, ‘que ce soit dans une situation de guerre ou après un armistice, n’abolit pas le status d’État. Le status d’État d’une entité prendrait fin si l’ensemble de son territoire était légalement annexé, mais pas lorsque l’annexion est effectuée en violation de la Charte des Nations Unies’. L’opinion selon laquelle des États pouvaient continuer à exister malgré une diminution substantielle de leur efficacité précède en fait la Charte : c’est l’opinion fermement ancrée dans la pratique américaine de la première moitié des années 1940 en ce qui concerne les États baltes.

 [Note de correction à l’auteur que nous citons : En fait, cette opinion avait été “fermement ancrée dans la pratique des États-Unis” AVANT “la première moitié des années 1940”, par la “doctrine de non-acquisition” ou de non-reconnaissance des annexions internationales et des changements territoriaux produits par la force ; qui, fondée sur le principe “ex injuria jus non oritur” (“de l’acte illicite ne découle pas aucun droit”), avait été instaurée depuis janvier-1932 par le Secrétaire d’État Henry L. Stimson en réponse et au rejet de l’annexion de la Mandchourie par le Japon en septembre-1931. Et ce point de vue et sa doctrine ont été maintenus par son successeur à la tête du Département d’État, Sumner Welles, lorsqu’en été 1940, il a annoncé la non-reconnaissance de l’annexion et de l’incorporation des trois États baltes dans le nouvel empire russe (alors sous couvert marxiste-soviétique, comme auparavant l’avait été théocratique-tsariste). Il s’agit là de la “Doctrine Stimson-Welles”, qui a été confirmée par la pratique et les résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies : tant en ce qui concerne la crise de Suez en 1956 ainsi comme par rapport à la crise de Goa, par la ainsi-appelée “Doctrine Goa” reflétée dans la résolution 1699 (XVI) du 19 décembre 1961, approuvée à une écrasante majorité (90 à 3) avec le soutien conjoint des États-Unis et de l’URSS, et le rejet de l’Espagne de Franco (avec le Portugal et l’Afrique du Sud) et l’abstention de la France et de la Bolivie. Tout cela a été exposé dans le texte “La bureaucratie Pnv-Eta, ou ‘les familles politiques abertzale’ (VII) – Renoncement et abandon de toute politique de libération nationale par les bureaucraties Pnv-Anv : les pactes de liquidation”, que nous avons publié le 19 février 2020.]

 “Celui-là, donc, c’est la base du droit international, tel que développé par la pratique américaine, qu’un État peut connaître la restauration après une période pendant laquelle son status a été en quelque sorte compromis.

 “Un certain nombre de demandeurs de status d’État ont, par le passé, posé des arguments “restaurationnistes”. 76 Leur but semble avoir été de réduire la nécessité, ou d’éviter complètement, la reconnaissance de leurs revendications par les États tiers. Le raisonnement a été le suivant : Si une entité revendiquant le status d’État est déjà un État – c’est-à-dire qu’elle n’a jamais vu son status d’État s’éteindre – alors le status qu’elle revendique ne nécessite pas plus de reconnaissance par d’autres États que ce que ces autres États exigeraient pour confirmer leur propre status juridique. Importante dans l’argumentation c’est la proposition selon laquelle la reconnaissance n’est accordée qu’aux changements de status. La pratique des États soutient cette proposition, les États n’étendant (ou refusant) la reconnaissance qu’aux status nouvellement revendiqués. [Inversement] Le maintien d’un status déjà reconnu n’exige pas – et rarement, voire jamais, a occasionné – la réitération de la reconnaissance.” (Thomas D. Grant: ‘United States Practice Relating to the Baltic States, 1940-2000; 4.4 Restoration and United States Practice’. Traduit de l’original anglais par l’auteur de cet article.)

 “Note 76 : Les représentants de l’État libre d’Irlande ont fait valoir, par exemple, que l’Irlande n’a jamais fait partie intégrante du Royaume-Uni, et n’a donc pas fait sécession du Royaume-Uni et n’a pas besoin d’être reconnue comme un État indépendant du Royaume-Uni. Hudson Meadwell, ‘25 Review of International Studies 317, 376-80 (1999)’. Sur le cas irlandais, voir également Heinz Klarer, ‘Schwezerische Praxis der völkerrechtlichen Anerkennung 319 (1981)’. De même, la Norvège, à la fin de son union de 1814 avec la Suède en 1905, a soulevé des arguments de restauration. Voir ‘Note de Christian Hauge, chargé d’affaires de la Suède et de la Norvège, au Secrétaire d’État des États-Unis, 12 juillet 1905’ ; ‘1905 Papers Relating to the Foreign Relations of the United States, 854-859’. (Les récents évènements de Norvège n’ont en aucun cas créé un nouvel état de souveraineté. Il ne s’agit pas de la création soudaine d’un nouvel État, ni de la division ou de la séparation d’une entité souveraine’). La dissolution d’autres unions, comme celles entre la Malaisie et Singapour, les anciennes colonies françaises d’Afrique occidentale, les Rhodésies et la Nyasalandia, et les anciennes provinces espagnoles d’Amérique centrale, fait également écho au thème de la restauration. Il s’agissait, bien entendu, de cas de réalisation d’unions contenant un élément volontaire important. L’exclusion involontaire de la République Populaire de Chine des Nations unies est peut-être plus conforme aux cas baltes – qui, après tout, impliquaient une union involontaire. À l’occasion du siège de la RPC à l’Assemblée Générale, l’Assemblée a déclaré : ‘Attendu que le RESTAURATION des droits légitimes de la République Populaire de Chine est indispensable à la protection de la Charte des Nations Unies et à la cause que les Nations unies sont appelées à servir en vertu de la Charte… [L’Assemblée Générale] décide de restaurer tous les droits de la République Populaire de Chine’. UNGAR 2758 (XXVI), 25 octobre 1971 Accent fourni. La logique restaurationniste est au cœur des affirmations des représentants de la Tchétchénie dans les années 1990 selon lesquelles, en droit, la Tchétchénie n’avait jamais fait partie de la Russie ou de l’Union soviétique. Voir Thomas D. Grant, ‘A panel of experts for Chechnya: Purposes and Prospects in light of International Law’, IX Finnish Yearbook of International Law 145, 145-146, 200-207, 207-248 (1998).”

Terminons cette exposition par quelques citations de nôtres textes:

 “Un Peuple qui se reconnaît comme inexistant ou inférieur n’est pas – ou n’est plus – un Peuple. C’est un jouet et une victime sûre de ses prédateurs, qu’il ne reconnaît même pas comme tels : plus fort, mieux armé et bien déterminé, pour sa part, à y mettre fin. Les Peuples qui ne se reconnaissent pas dans leur propre sociologie et dans leur propre histoire ne peuvent attendre de reconnaissance de la part de personne. Incapables – sur la base de cette attitude – d’accéder aux relations internationales avec leur propre stratégie et institution étatique, ils ont déjà perdu leur propre estime et celle des autres.

“Une Nation qui non seulement est incapable de fonder ou de restaurer son propre État – historiquement reconnu depuis mille ans – mais qui l’ignore et/ou le méprise, n’obtiendra jamais le respect des autres nouveaux États auto-proclamés, récents et contestés. Elle ne l’obtiendra jamais des ‘grandes’ nations ; encore moins d’autres aussi faibles qu’elle.” Etc. (Ch. XXXV.)

“Les Peuples qui ne construisent, ne préservent ou – s’il existe déjà – ne restaurent pas leur propre État, n’existent pas pour la ‘communauté internationale’ des États dominants; ce sont des imposteurs, des ‘faibles d’esprit’, ou des délinquants nationaux et internationaux. ‘Un peuple qui, à ce stade de l’Histoire, n’a pas encore son propre État, ne mérite pas notre temps perdu à en parler.’ La seule chose décente qu’il peut faire – d’autres semblent dire parmi cette ‘communauté respectable’ – c’est de disparaître, afin de ne pas compliquer les choses à Engels ou de faire perdre du temps à Hegel.

“La course pour la liberté ou la destruction de ces Peuples est déjà entré dans la ligne d’arrivée, puisque l’espace est épuisé, le temps s’écoule, et les délais expirent. Le fascisme est aujourd’hui la forme terminale, finie, nécessaire et inévitable du Nationalisme impérialiste ; parce que l’entreprise systématique d’asservissement et de liquidation des États, des Peuples et des Nations : qui se veut absolue, totale et définitive, ne peut plus se poursuivre sans recourir aux formes totalitaires les plus ‘perfectionnées’ d’oppression, de répression et de conditionnement idéologique des masses, inhérentes au fascisme. De cette façon, les conséquences de l’entreprise impérialiste sont payées par tous, parce qu’elle finit par se retourner aussi contre les peuples prédateurs eux-mêmes : ‘Un Peuple qui opprime un autre ne peut pas être libre’. La victoire définitive du Nationalisme impérialiste implique, parfois en très peu de temps, la destruction irréversible et irréparable des États et des civilisations, des Nations et des Races, de Cultures et Langues plurimillénaires.” Etc. (Ch. XXV.)

(Voir notre travail : ‘Euskal Herria y el Reino de Nabarra, o el Pueblo Vasco y su Estado, frente al imperialismo franco-español Euskal Herria and the Kingdom of Nabarre, or the Basque People and its State, against French-Spanish imperialism’.)


II

En suite et en complément de l’article publié sur cette page avant-hier, nous proposons au lecteur un extrait du texte Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra.

Dans cet ouvrage, et pour illustrer la période de notre histoire qui conduit à la “Révolution française”, des citations sont utilisées à partir du précieux témoignage fourni par l’ouvrage ‘Le Royaume de Navarre et la Révolution française : sa résistance au Roi, son abstention à l’Assemblée nationale’, que son auteur, G.-Emile Morbieu, a publié en 1911.

Compte tenu de l’apparition récente et soudaine de commentaires dans FaceBook – et même la publication d’un livre – qui découlent de l’œuvre de cet auteur : jusqu’à présent non divulgué, nous croyons nécessaire de mentionner ici notre PRÉCÉDENT travail indiqué sur l’histoire de notre Peuple et de notre État (publié – comme nous l’avons indiqué – deux ans AVANT de l’apparition de ces travaux récents), dans lequel des citations de l’ouvrage précité de Morbieu ont été proposées pour la première fois.

D’autre part, cet ouvrage historique publié dans le blog Nabarra-ko Erresuma restant inédit sauf sur ce site (certainement, il ne pourrait pas prétendre avoir le lancement éditorial et la propagande que les médias de l’establishment fournissent à d’autres ouvrages “similaires”), il est donc peut-être passé inaperçu pour beaucoup de gens ; à moins que ces récents commentaires et œuvres auxquels nous avons fait allusion soient le résultat d’une consultation non avouée de ce site.

Malheureusement, ceci : le plagiat ou les différentes formes de rapacité et d’immoralité intellectuelle sont une honte dans ce pays. Federico Krutwig, se référant aux membres d’un certain groupe avec lequel il a traité, qu’il appelle “laquais intellectuels et pirates”, dénonce que “cet intérêt à voler les idées de son voisin ne semble pas entrer dans le code moral des Basques”, ou du moins de certains Basques, nous voudrions nuancer ; ce qui est une calamité pour notre pays, puisque ces groupes, prétendument et faussement intellectuels et politiques (au moins du point de vue d’une ‘intelligentsia’ et d’une politique authentiquement basques), déguisent avec ces parures et contributions d’autrui leur incapacité absolue à faire une quelconque proposition pour notre libération nationale. En fait, ces laquais et pirates suivent depuis quarante-deux ans la politique de liquidation stratégique du Peuple Basque, établie dans notre Pays par la bureaucratie mafieuse et liquidationniste Pnv-Eta de 1977-79 jusqu’à nos jours.

C’est pourquoi nous souhaitons attirer l’attention sur notre travail historique mentionné ci-dessus, car nous pensons qu’il présente un grand intérêt. Surtout, il montre de façon très illustrative la clarté des idées et la ténacité que les représentants des institutions du Royaume de Nabarra, et en particulier M. Étienne Polverel: avocat du Parlement de Nabarra et adjoint à sa députation en qualité de Syndic, ont su maintenir en défendant sa continuité et sa nature différente et séparée du Royaume de France. À cette fin, et sur ordre des États de Nabarra, M. Polverel a été chargé de compiler et publier l’ancienne Constitution du Royaume, “qui resté dans un état de tradition”.

Cependant, l’avocat béarnaise Étienne Polverel était probablement un opportuniste qui a simplement vu une bonne opportunité professionnelle en offrant ses services aux États de Nabarra, et en a même profité ; car, outre ses honoraires, il a obtenu le titre de noblesse de Nabarra pour lui-même et ses descendants. Mais lorsque, à la fin de 1789, ses fonctions de syndic prirent fin et qu’il se retrouva sans employeur, parce que le Royaume de Nabarra avait été aboli et dissous dans le “département des Basses-Pyrénées”, il décida de rester à Paris, embrasser immédiatement la cause républicaine française, et, dès 1790, il rejoignit le Club des Jacobins (rien de moins), faisant passer les lois de la France avant tout en bon nationaliste français. Bien que “personnellement” opposé à l’esclavage, lorsqu’en 1792 il fut envoyé par les autorités françaises sur l’île de Saint-Domingue – avec un autre commissaire – pour imposer une loi qui décrétait que les noirs libérés et les blancs devaient avoir des droits égaux, à son arrivée sur l’île “l’un de ses premiers actes fut de publier une proclamation déclarante qu’ils étaient venus là pour sauver l’esclavage, et non pour l’abolir”.

Ce personnage étrange – et dangereux – est présenté par certains presque comme un héros national alors qu’il n’était qu’un avocat qui défendait professionnellement une cause sur la base des arguments évidents qu’il avait devant lui et que sans aucun doute les États de Nabarra lui fournissaient. Maintenant, tout ce dont nous avons besoin c’est que le Pnv crée un autre prix portant son nom, comme il l’a fait avec celui de René Cassin ; et ainsi, la liste de “Grands Hommes Basques” qui ne se souciaient pas un peu de notre Peuple et de son droit fondamental d’autodétermination ou indépendance (premier des droits humains fondamentaux et condition préalable de tous), sera plus complète.

Nous laissons donc place à cet extrait du chapitre 8 des ‘Notes sur l’histoire du Peuple Basque et de son État : le Royaume de Nabarra – Continuité du Royaume de Nabarra après son partage: Le totalitarisme français établit sa République par le biais d’une Terreur exemplaire’:

[...] Après la conquête du Royaume de Nabarra par la Monarchie Hispano-Catholique en 1512, la Nabarra d’Outre-Ports ou Basse Nabarra a été “laissée” par les Espagnols en 1527-30, de sorte que le Royaume de Nabarra a pu continuer à exister sur ses territoires au nord des Pyrénées avec une pleine efficacité juridique : avec son propre territoire (bien que réduit) et une dynastie légitime, bien que non reconnue comme telle par le Saint-Siège. Pour ce dernier, cependant, le Royaume continuait d’exister, mais il était désormais sous la dynastie usurpatrice Hispano-Catholique et ses successeurs, à qui Rome avait remis la propriété du Royaume par le biais de Bulles papales iniques et nulles. Le Saint-Siège n’a jamais nié l’existence et la continuité du Royaume de Nabarra : il n’a fait que déposséder – en lui refusant le titre de monarques de Nabarra – la dynastie de Catherine de Nabarra et son roi consort Jean d’Albret ; par conséquent, en se référant à ceux-ci et à leurs successeurs (qui, bien sûr, ont continué à porter le titre et à être les monarques légitimes de Nabarra), les documents de la Curie papale les désignent comme “le soi-disant Roi de Nabarra”. Même les usurpateurs monarques hispaniques n’ont pas nié l’existence du Royaume de Nabarra; ils ont juste prétendu qu’il leur appartenait à eux. En tout cas, ni le Saint-Siège ni les rois légitimes de Nabarra n’ont jamais utilisé le titre de “Roi de la Basse Nabarra”, et il n’y a jamais eu un “Royaume de la Basse Nabarra”.

À la mort de la reine Catherine Ier de Nabarra en 1517, elle a été succédée par son fils: Henri II ‘le Sanguesin’; et après sa mort, il a été remplacé sur le trône par Jeanne III de Nabarra: la fille unique d’Henri II de Nabarra et de la princesse de France, Reine de Navarre, écrivaine et humaniste Marguerite de Valois-Angoulême, dont le frère devint le roi François Ier de France. En 1572, après la mort de Jeanne III d’Albret, Reine de Nabarra, Dame Souveraine de Béarn, etc., elle a été remplacée sur le trône par son fils, Henri III de Nabarra. Et dix-sept ans plus tard, en 1589, ce “soi-disant roi de Navarre” (‘assertum regem Navarrae’, tel qu’il était qualifié par les diplômes papaux) accéda également au trône de France avec l’ordinal IV ; bien que dans une union uniquement personnelle qui n’incorporait pas le Royaume de Nabarra aux domaines de la couronne française, selon l’Édit (Lettres Patentes données à Nancy le 13 avril 1590) “enregistré avec beaucoup de difficultés par le Parlement de Paris”, mais qu’il maintint toujours en ce qui concerne le Royaume de Nabarra. À partir de ce moment, lui et tous ses successeurs s’ont formellement et légalement intitulés : dans leur couronnement et dans leurs documents officiels, comme ‘Roi de France et de Navarre’.

Or, Henri III n’a jamais déclaré le Royaume de Nabarra uni au Royaume de France. Cette union purement personnelle décrétée par lui a été violée par son fils et successeur Louis II de Nabarra et XIII de France en 1620, en établissant une union réelle par le biais de l’illégal “Édit de Pau” qui a créé le royaume uni “de France et de Navarre”, imposant également l’utilisation du français dans tous les actes du Parlement de Nabarra, et empêchant ainsi l’utilisation du basque dans n’importe quel de ses documents officiels.

Le Royaume Uni “de France et Navarre”, imposé par “Louis-Auguste, roi de France XIII et Nabarra II de nom” le 19 octobre 1620 par le biais du nominé “Édit d’Union”, c’était un acte de trahison contre les lois, les libertés et les droits constitutionnels du Royaume de Nabarra, imposé à son Parlement par le biais de l’armée française d’occupation et avec l’instigation et la reconnaissance de l’Église Catholique, romaine et française. Cette illégalité fut dénoncée le mois de novembre suivant par les États de Nabarra qui, réunis dans l’église de Saint Paul à Donapaleu, demandèrent en vain la révocation de l’Édit. Tout cela invalidait et rendait illicite dès sa naissance ce nominé “Royaume de France et de Navarre”.

Par conséquent, ce “Édit d’Union” des Royaumes de France et de Nabarra était un acte aussi juridiquement nul que l’“agrégation” du Royaume de Nabarra “dans la couronne royale desdits royaumes de Castille et Léon et de Grenade etc. [...] pour toujours et à jamais”, selon la formule inventée dans ces soi-disant “Cortes de Incorporación” de Burgos en 1515 ; tout cela sans la présence ou l’acquiescement d’un seul natif du Royaume occupé. Et pourtant, l’Édit de 1620 a expressément déclaré que cela devait se faire sans déroger les juridictions, franchises, libertés, privilèges et droits appartenant aux sujets du dit Royaume de Nabarra, “que nous voulons leur être inviolablement gardés et entretenus”, comme l’a déclaré le roi Louis. Ce sont les termes de l’Édit. Avec cela, il a été toujours formellement reconnu :

1/ la continuité du Royaume de Nabarra, qui se manifeste d’ailleurs dans les titres officiels de tous les rois, qui ont été couronnés comme rois “de France et de Navarre” ;

2/ que la France n’était pas Nabarra ; et

3/ que Nabarra n’était pas la France.

La dénommé “Basse Nabarra” n’a jamais été un royaume ou réputée comme tel : il n’y a jamais eu d’union de la “Basse Nabarra” avec le Royaume de France, ni de “réunion de la France et de la Basse Nabarra”. D’autre part, et sans aucun doute, le Royaume de Nabarra n’a JAMAIS été ‘nominalement’ incorporé à la France. En fait, même le Parlement de Paris a officiellement maintenu, après l’“Édit d’Union”, l’existence différenciée des deux Royaumes. Lorsqu’en 1625, le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, le champion du népotisme) “avait omis le titre de ‘Roi de Navarre’ dans les bulles de légation” que sa chancellerie avait émis au cardinal Francesco Barberini (son propre neveu), envoyé en France comme légat papal, “le parlement de Paris refusa d’enregistrer lesdites bulles et facultés pour autant que le dit seigneur [le roi Louis] n’était qualifié que de roi de France et non de Navarre”. C’est comme si ce parlement avait admis que la France ne pouvait être un royaume à part entière que si elle se présentait comme tel avec le Royaume de Nabarra. Ou, pour le dire autrement : qu’avec cet “Édit d’Union”, donné il y a cinq ans, il n’y avait pas eu d’incorporation de Nabarra à la France mais, en tout cas, le contraire.

Comme il est indéniable, cette illégalité qui constitue l’Édit ne pourrait affecter en rien la validité et la continuité du Royaume de Nabarra, avec ses propres institutions et un trône qui est resté vacant depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui. Car, à partir de ce moment, tous les soi-disant rois “de France et de Navarre” jusqu’à la déposition en 1830 du dernier d’entre eux (couronné en 1825 avec toutes les cérémonies traditionnelles comme Charles X de France et V de Navarre), étaient des imposteurs et des usurpateurs du Royaume de Nabarra ; et leurs actes, dans la mesure où ils affectaient ce Royaume – à plus forte raison s’ils étaient à leur détriment –, étaient nuls et non avenus. Et, en particulier, il l’était le “Traité des Pyrénées” signé en 1659, par lequel le Roi “de France et de Navarre” cédait les territoires sud-pyrénéens du Royaume de Nabarra à la Monarchie Hispano-Catholique : jusque-là simplement un occupant illégal d’eux par “droit de conquête”. Mais cela, comme Kant le soulignerait à l’époque, était intrinsèquement illégal de manière originale et permanente. Voyons:

“[...] 2. ‘Aucun État indépendant, grand ou petit, ne peut être soumis à la domination d’un autre État par héritage, échange, achat ou donation”. [Qu’il soit papal ou royal !]

“Un État n’est pas, comme la terre qu’il occupe, une propriété (‘patrimonium’). C’est une société humaine que personne d’autre que l’État lui-même n’a le droit de commander ou de disposer. C’est un tronc avec ses propres racines. Mais l’incorporer dans un autre État, comme s’il s’agissait d’une greffe, c’est détruire son existence en tant que personne morale, en la réduisant à une chose ; une telle incorporation est donc en contradiction avec l’idée de son contrat originel [constitutif], sans lequel aucun droit sur un Peuple ne peut être conçu. 1 [...].

“Note 1. Un royaume héréditaire n’est pas un État qui peut être hérité par un autre État ; bien que le droit de le gouverner puisse être hérité par une autre personne physique. Par conséquent, l’État acquiert un dirigeant ; mais lui, en tant que dirigeant (par exemple, celui qui possède déjà un autre royaume), n’acquiert pas [la propriété de] l’État.” (Immanuel Kant ; ‘Zum ewigen Frieden. Ein philosophischer Entwurf’ [Sur la paix perpétuelle. Une esquisse philosophique], 1795.)

Quant à l’action de nos Institutions, “En 1649 on leur adressera comme par erreur un règlement pour l’élection des [représentants aux] États généraux de France. [Cependant,] Les États généraux du royaume de Navarre refuseront d’y envoyer des députés.” Et “Leurs réclamations incessantes provoqueront à la fin du XVIIe siècle la reconnaissance par le roi de l’allodialité des terres de la Navarre” (dans un édit du mois d’Avril-1694); c’est-à-dire: le contraire du concept de propriété féodale du roi.

“Enfin, la clause de style qui figure dans tous les brevets de délibérations des États [de Nabarra] depuis 1620 jusqu’en 1789 c’est le rétablissement du royaume de Navarre dans son autonomie première. ‘Les Royaumes de Navarre et de France sont divers, différents, indépendants l’un de l’autre. Chacun d’eux doit être gouverné par ses lois fondamentales sans que celles de l’un soient sujettes à celles de l’autre.’ Ils reviennent avec insistance sur le caractère spécifique de l’union de deux royaumes de France et de Navarre: ‘Nous, sire, citoyens, magistrats d’un pays étranger à la France, quoique soumis au même roi, nous devons exposer à Votre Majesté les droits particuliers de deux nations que la précipitation des administrateurs a confondues avec vos sujets des diverses provinces de France.” (G.-Em. Morbieu ; Le Royaume de Navarre et la Révolution Française : sa résistance au Roi, son abstention à l’Assemblée nationale, 1911.)

Ainsi, l’opposition à l’intégration aux États généraux de France, annoncée pour 1789, consistait à invoquer l’Édit de 1590 [d’Henri III de Nabarra, par lequel ce roi assurait que l’union de ses deux États distincts n’était que personnelle], et le précédent de 1649. Selon on continue à exposer dans cet ouvrage :

“Le 5 mai [1789] les États généraux de France s’assemblaient à Versailles sans qu’aucun député de la Navarre y présentât ses pouvoirs. Les commissaires élus dans leur dernière séance par les États [de Nabarra] continuèrent sans hâte à Saint-Jean-Pied-de-Port la rédaction de leur cahier de griefs. [...]. Tout ce qui depuis s’était succédé avec tant de précipitation et de vigueur à Versailles ne les avait intéressés que comme une révolution étrangère. D’un bout à l’autre de la France on réclamait une constitution pour le royaume. [...]. Il n’est personne qui ne s’accorde à trouver la constitution actuelle de la France défectueuse ; et tel est bien l’avis des Navarrais. [...].

“Mais pour ce qui est de la constitution de la Navarre, elle leur paraît excellente ; ils ne voient aucune raison de la modifier dans ses dispositions essentielles ; ils [dans leur cahier de doléances] proposent même au roi avec une pointe de naïveté tout à fait agréable de l’adopter pour le royaume de France. Et il est au surplus fort intéressant de remarquer que de toute antiquité figuraient dans les fors de Navarre ces deux principes fondamentaux qui proclamera dès son début la révolution française, savoir : 1) la souveraineté nationale, et 2) le vote de l’impôt par les représentants de la nation.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)

Afin d’observer fidèlement les formes juridiques dans ces moments délicats, et après que le syndic du Royaume ait compilé les coutumes éparses, l’ancienne Constitution du Royaume, qui “n’existe plus qu’à l’état de tradition”, est publiée avec l’ouvrage : “Tableau de la Constitution du Royaume de Navarre, et de ses rapports avec la France ; imprimé par ordre des États-Généraux de Navarre, avec un discours préliminaire & notes, par M. Polverel, Avocat au Parlement, Syndic-Député du Royaume de Navarre”. (À Paris, J. Ch. Desaint, 1789.)

Dans ce contexte de la partition de notre pays entre les États occupants d’Espagne et de France (comparable a ce qui s’est passé avec les partitions du Commonwealth polono-lituanien, qui ont commencé en 1772), le zèle dont font preuve nos institutions d’État – dans les deux zones d’occupation – pour préserver le respect des formules juridiques d’un seul royaume est frappant :

“[L]e secrétaire des États [de Basse-Nabarra sous occupation française] écrit à don Joachim Ferrer, syndic de la Haute-Navarre à Pampelune, pour lui demander des renseignements ‘sur la forme de tenir les États dans ce royaume, cette forme devant être celle suivie également en Basse-Navarre’, quoique la règlementation s’en soit modifiée avec le temps”. (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)

Il convient de noter que l’expression “les États de CE Royaume” est utilisée. Pendant ce temps, l’assemblée des États du royaume de Nabarra a décidé d’adresser leurs plaintes non pas aux États généraux de France, avec lesquels ils n’ont rien à voir, mais, comme il est logique, au roi :

“Dans les derniers jours de juin 1789, nous retrouvons donc les États réunis à Saint-Jean-Pied-de-Port dans un état d’esprit identique à celui de leur première convocation. [...]. La teneur de son cahier de doléances une fois arrêtée, l’Assemblée décide non de procéder à l’élection des quatre députés aux États généraux de Versailles qu’avait prescrite le règlement royal, mais de choisir dans son sein une députation ‘vers le roi’. Cette députation sera composée suivant le modèle invariable de celles que les États du royaume avaient coutume d’envoyer au roi à son avènement. [...]. La délibération relative à la députation vers le roi est du 4 Juillet 1789. L’Assemblée décide toutefois le lendemain 5 Juillet de donner ses pouvoirs à la députation en vue d’une admission éventuelle aux États généraux de France ; ‘bien que la Navarre, étant un royaume distinct et séparé de la France, ne puisse être lié en aucune manière par les délibérations des États généraux de ce royaume’.

“Aux termes de leur mandat, les députés ne pouvaient délibérer ni sur les impôts, ni sur la législation, ni sur l’administration. ‘Relativement aun impôts, la Navarre ayant le droit de consentir librement dans ses États généraux les dons volontaires qu’elle accorde au roi, ses députés ne sauraient être autorisés à délibérer sur cet objet aux États généraux de France, sans compromettre les droits du royaume’. [...].

“La députation de Navarre constitua aussitôt après l’élection une permanence à Larceveau [Larzabal], qui prit le nom de ‘Commission de Correspondance’, et partit pour Versailles. Pendant ces jours, l’émeute grondait à Paris et s’emparait de la Bastille. La ‘grand peur’ commençait de propager ses ondes sinistres jusqu’aux points les plus reculées de la France.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)

Par ailleurs le mois précédent, en Juin 1789, le Troisième État de France s’était proclamé “Assemblée nationale” et, en Juillet, avait également ajouté le nom de “Constituante”. Après l’arrivée à Paris de la délégation de Nabarra, et dans de telles circonstances,

“Le 4 Août 1789, M. de Logras [Bertrand Dominique Joachim de Logras, l’âme de la députation: député et conseiller du Parlement de Navarre], écrivait à la Commission [de correspondance] la lettre suivante : ‘Messieurs, c’est un principe établi dans l’Assemblée Nationale que quels que soient le privilèges des différents pays qui y ont envoyé députés, ces députés ont renoncé à tout privilège dès l’instant où ils ont pris séance et que leur présence seule, malgré les protestations qu’ils pourraient faire (et qui ne sont pas reçues), est un acquiescement à tout ce qui pourrait être déterminé par l’Assemblée.

“‘[...] je ne pense pas que l’Assemblée des États généraux de France puisse exiger de nous le sacrifice de notre constitution, des droits précieux que nous nous sommes réservés en nous donnant un souverain et auxquels nous n’avons jamais renoncé ni expressément ni tacitement, puisque n’ayant point été unis à la France, nous n’avons jamais cessé d’être un pays distinct et indépendant. Il résulterait du principe contraire que nous serions dépouillés du privilège inappréciable de n’accorder que des dons volontaires, et de déterminer dans nos États et par une suite nécessaire l’abandon de notre constitution.

“‘Si nous nous présentons à l’Assemblée, elle nous admettra provisoirement avec voix consultative ; mais à la charge de faire rectifier nos pouvoirs et de faire supprimer toutes les limites. Notre présence sur les bancs de l’assemblée opèrera l’acquiescement tacite à toutes les délibérations’. Pour toutes ces raisons, conclut-il dans sa lettre, ‘Nous avons pensé unanimement qu’il était de la prudence de différer à remettre nos pouvoirs à l’assemblée nationale’.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)

Comme le suggère cet auteur, peut-être le gentilhomme navarrais écrivait-il ces pages au milieu de la rumeur qui, par cette nuit d’été, montait du sein de l’assemblée nationale français, et au moment du point culminant lorsque les démagogues du Nationalisme français proclamaient ce complète falsification idéologique totalitaire qui, sous le couvert d’installer une supposée “égalité générale entre les classes , les individus, et les fractions du territoire”, cherchait en fait à liquider les libertés fondamentales des peuples non-Français soumis par l’Impérialisme Nationaliste français.

Et, en effet, ils n’ont jamais mis les pieds dans cette assemblée :

“Il n’y a qu’une porte où ils ne se présenteront pas : celle de la salle de séances de l’Assemblée Nationale. À aucun moment les députés de la Navarre ne remettront leurs pouvoirs et par conséquent ne seront admis à siéger. ‘Les preuves les plus certaines pourraient être données’, écrit Polverel à ce sujet. Il suffira néanmoins de citer les lignes suivantes du mémoire de Polverel : ‘La Navarre est, si je ne me trompe, le seul des pays soumis à la domination des rois de France dont les députés ne se sont pas présentés à l’Assemblée nationale’ [française].

“D’ailleurs, nous l’avons vu, leurs pouvoirs étaient entravés de limitations singulières. Les décrets du 4 Aout (surtout l’art. 17) qui abolissaient tous les privilèges des provinces ruinèrent leurs espérances : ‘Peut-on supposer au surplus que l’Assemblée Nationale eut admis dans son sein des députés non seulement munis de pouvoirs insuffisants, mais à tendances délibérément séparatistes et en opposition manifeste avec les idées qui prévalurent alors ?’ ” (G.-Em. Morbieu ; Ibid. Sa dernière citation c’est d’Armand Brette.)

Malgré cela, les décrets adoptés par cette “Assemblée nationale constituante” française, dans la nuit de ce 4 août 1789, ont illégalement aboli les libertés constitutionnelles du royaume de Nabarra : faussement et habilement présentés comme des “privilèges” dans le contexte du Totalitarisme Nationaliste français et de la “Grande peur”, qui “ commençait de propager ses ondes sinistres, jusqu’aux points les plus reculées de la France” et de Nabarra. Selon l’auteur que nous avons cité :

“Différer, louvoyer encore, alors que les évènements se précipitaient sans répit, alors qu’il suffisait de quelques minutes pour ruiner l’œuvre de siècles ! C’était l’heure décisive au contraire. Si la Navarre voulait rester elle-même, il n’y avait plus un instant à perdre. La rupture devait se faire immédiate et complète : il fallait le rendre publique et s’organiser une existence indépendante. La députation devait reprendre le chemin du pays basque. Aucune adhésion tacite ou formelle n’avait été donnée au régime nouveau ; nul des quatre députés n’avait franchi l’enceinte de l’Assemblée nationale [française]; malgré des démarches réitérées on n’avait pas encore obtenu une audience du roy et échangé les serments. Dans la fièvre du libéralisme [peut-être l’auteur appelle maintenant ‘libéralisme’ au ‘Grand Peur’ ??!!] qui animé alors tous les esprits, une scission se produisant à ce moment précis courait quelque chance de ne pas rencontrer de résistance ni de la part du roi, ni de la part de l’Assemblée Nationale.

“À ce moment-là seule pouvait être prise au sérieux le pathétique ultimatum par lequel Polverel devait quelques semaines plus tard terminer l’introduction de son mémoire [adressée aux États du Royaume de Nabarra] : ‘...Je le dis à regret, mais il ne reste plus à la Navarre qu’un parti à prendre, c’est de se déclarer république indépendante et de se gouverner par elle-même. On ne lui en a donné que trop de droit. Les ministres qui ont dissous ses États ont violé sa constitution. Par ce seul fait elle serait déliée du serment de fidélité s’il y avait un serment... Il ne pouvait exister un lien entre la Navarre et le Roy que par le serment de fidélité réciproque... Le roy ne peut être proclamé, reconnu pour roi qu’après le serment. Le refus du serment a empêché qu’il existât aucun lien entre la Navarre et le Roy... Ceux qui doutent que la Navarre put préserver son indépendance ne connaissent ni ses montagnes, ni l’intrépidité des Basques, ni leur amour de la liberté’.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)


et III

(Extraits du travail : Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra’.)

Ainsi, à partir d’Août 1789, la “Révolution” française a “rompu” avec l’Ancien Régime : nié mais aussi préservé à sa manière, puisque qu’elle a remplacée l’Absolutisme et l’Impérialisme monarchiques du vieux régime Français, par la dictature Terroriste et proto-Fasciste du Nouveau Régime Nationaliste et aussi Français. Une “rupture” appuyée sur de nouveaux titres de “légitimité” issus des manipulations et falsifications idéologiques caractéristiques du totalitarisme-impérialisme moderne, dont le modèle le plus accompli allais être à partir de là à nos jours ce “Nouveau Régime” français. Nous traiterons de tout cela tout de suite.

C’est ainsi que s’a consommé l’absorption illicite du Royaume de Nabarra dans la masse “française” ; une opération qui s’acheva en exactement en deux siècles : de 1589 à 1789 (en comptant à partir de la montée sur le trône de France d’Henri III de Nabarra) ; avec les protestations inutiles – mais inlassablement renouvelées – des États Généraux de notre Royaume.

En Octobre 1789, aussi l’agaçant titre traditionnel “Roi de France et de Navarre” a été supprimé par l’“Assemblée nationale” française, et remplacé par “Roi des Français”. Cependant, il s’agissait là d’une illégalité flagrante même pour les “révolutionnaires” eux-mêmes, et le titre de “Roi de France et de Navarre” continua officiellement, comme le prouve le fait que tous les textes approuvés par l’“Assemblée” à partir de ce 4 Août 1789, parmi eux la “Déclaration des droits de l’homme et du citoyen” (qui avait été finalement adoptée le 26 Août de cette année-là) ont été officiellement promulguées par les “Lettres patentes du roi, qui ordonnent l’envoi aux Tribunaux, Municipalités & autres Corps administratifs, des Décrets de l’Assemblée Nationale, qui ont été acceptés ou sanctionnés par sa Majesté. Données à Paris, le 3 Novembre 1789. LOUIS, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE : A tous ceux que ces présentes lettres verront : SALUT”. Etc.

Dans ce contexte d’abolition des institutions nationales et étatiques propres et résiduelles des Peuples subjuguées sous l’impérialisme français, la “Constitution” du 3 Septembre 1791 a confirmé tout cela et a “formellement” achevée l’Union-annexion du Royaume de Nabarra, en inaugurant “officiellement” le titre populiste et nationaliste de “Roi des Français”. Ce “Royaume des Français” dura presque exactement un an jusqu’à ce que, avec l’abolition de la monarchie, la République française a été proclamée le 21 Septembre 1792. Douze ans plus tard, Bonaparte adapte et adopte dans la “Constitution” de 1804 le “républicain” titre d’“Empereur des Français”. Puis, la restauration légitimiste de 1814 a restauré, entre autres, le titre de “Roi de France et de Nabarra”, qui a continué jusqu’à l’abdication du dernier Bourbon (couronné en 1825 comme Charles X de France et V de Navarre) survenue le 2 Août 1830. Finalement ce même mois, la monarchie “libérale” de Louis-Philippe Ier (d’Orléans) a de nouveau annulé la distinction entre les royaumes sans autre forme de processus, en récupérant le titre de “Roi des Français”.

(Les Espagnols, admirateurs et imitateurs attentifs du modèle français contre le Peuple Basque et son État, en ont fait autant par le “Statut Royal” de 1834. Grâce à ce subterfuge, et dans le contexte d’une impitoyable guerre d’agression et d’occupation contre notre Pays – la Première Guerre “Carliste” –, il était considéré comme ‘prétendument’ constitué le jusque-là inexistant “Royaume d’Espagne” : qui était ainsi imposé sans aucune formalité juridique ; et comme inexistantes, nulles ou annulées les réalités nationales qu’ils cherchaient à supprimer, également sans aucune forme de processus. Si sale leur paraissait ce qu’ils avaient réellement à faire, qu’ils ont préféré ne pas le mentionner “même de nom” ; fondant ainsi la nouvelle “Constitution sacrée” de l’“Espagne” sur un mensonge complet. Ces contorsions et ces mensonges montrent en soi-même à quel point les attaques abominables perpétrées contre le Royaume de Nabarra leur paraissaient inacceptables et infondées à eux-mêmes.)

C’est-à-dire, et pour récapituler : après la conquête du Royaume en 1512 par la Monarchie Hispano-Catholique; après que celle-ci ait “laissé” en 1530 les territoires de Basse Nabarre, et après que le roi “de France et de Navarre” ait “laissé” en 1659 les territoires de Haute Nabarre, plus de trois cents années de prises et de laissées, d’onomastiques décisions, indécisions, hésitations et rectifications, avaient montré, au moins, que les politiciens et les idéologues de ces “grands” empires, les filles préférées de l’Église Catholique, n’avaient pas du tout les idées claires sur l’identité nationale et politique du Royaume de Nabarra.

La “Révolution” Nationaliste-Impérialiste française a liquidé, par la violence et au mépris de tous leurs droits fondamentaux, ce qui restait des libertés historiques du Peuple Basque. La République a installé chez nous la dictature des clubs parisiens, la guillotine, le terrorisme et la déportation de masses. Les héros d’Haïti, pionniers de l’indépendance et de l’abolition de l’esclavage en Amérique, ont également vérifié ce qui se cachait derrière les “valeurs républicaines” que Napoléon : un précurseur d’Hitler tant dans ses efforts totalitaires pour dominer l’Europe et le monde, ainsi que dans certaines de ses méthodes, avait demandé au Général Leclerc qu’il devait y rétablir en 1802, à savoir : soit la soumission à l’impérialisme esclavagiste français, soit le génocide de la population noire de plus de douze ans, réalisé avec des méthodes inédites comme les premières chambres à gaz. (Claude Ribbe, Le Crime de Napoléon, 2005.)

(À partir de 1896, c’est l’impérialisme espagnol qui a essayé de se maintenir sur une autre île des Caraïbes, également avec de nouvelles méthodes: celles du sanguinaire Général Weyler, qui allait établir son prestige bien mérité pour ses crimes d’abord à Cuba; puis il s’installerait en Catalogne. Chargé de restaurer “l’unité nationale espagnole” sur cette île, il a rempli sa mission de la seule manière que les Français et les Espagnols connaissent pour lutter contre la liberté et la résistance des Peuples: le génocide, perpétré par la “re-concentration” des paysans. C’était aussi l’invention et la première application pratique des camps de concentration de grandes masses de population.)

C’est le “républicain corse” Bonaparte qui, battu à plate couture, s’est vengé en écrasant sous la terreur son île natale. C’est lui qui a relancé l’expansionnisme français, l’esclavagisme, la guerre, le terrorisme et le pillage dans toute l’Europe ; lui, qui a fondé “l’Empire républicain”, qu’“étant héréditaire, enlèverait tout espoir de changer le régime par meurtre” et qu’a duré... pendant onze ans (un peu moins que le “Reich de Mille Ans” hitlérien, qui a duré douze ans) ; et c’est qui a poussée à l’extrême la liquidation des institutions démocratique-populaires ainsi que le renforcement des structures totalitaires qui coexistaient dans l’Ancien Régime. Même les “Départements avec un Préfet”, qu’aujourd’hui demandent ici les “modérés-opportunistes-réalistes-possibilistes-minimalistes basques”, sont l’apport consulaire-napoléonienne aux institutions “républicaines”.

Le criminel Nationalisme impérialiste et chauvin français : imposé par “la Révolution et la République” par le biais de la Dictature Terroriste et Proto-Fasciste des Comités Jacobins de Sûreté Générale et de Salut Public (1793-4), avait atteint son but de camoufler la violation des droits fondamentaux de liberté des Peuples – et d’intégrité et indépendance de leurs Etats – en falsifiant les principes de “liberté, égalité, fraternité” etc. La falsification de ces concepts, qui est le mérite incontestable de la “Révolution (Nationaliste) française”, constitue le trait le plus caractéristique du totalitarisme moderne, dont le prototype a été établi précisément dans ce moment-là.

La République française est fondée sur le (mal) acquis de l’Ancien Régime, dont le fondement et la structure ont néanmoins été conservées et développées à la “Révolution”. Le terrorisme de masse, et les crimes de guerre, les crimes contre la paix et les crimes contre l’humanité qui ont horrifié le monde, ont été les moyens qui ont fondé la Dictature républicaine : premier essai de régime totalitaire moderne et modèle pour tous les autres. Au nom du progrès – et c’est là que réside sa plus grande originalité : inspiratrice de toute l’idéologie totalitaire contemporaine – la République française inaugura la Dictature et le Terrorisme travestis de liberté, droits humains et démocratie ; le Nationalisme impérialiste français, sous couvert et falsification d’universalisme, égalité et libre disposition des Peuples ; le bellicisme, l’agression et le pillage, sous rhétorique de fraternité humaniste et pacifiste ; le fanatisme idéologique, sous prétexte de science et de lumières et de religion républicaine ; la déification de l’État, sous prétexte de laïcité et de morale civique ; et, enfin, le colonialisme, sous le couvert de civilisation et progrès humanitaires. La République française a poursuivie et poussée : à l’extrême et sur tous les Continents, la politique d’agression, de pillage et de conquêtes de l’Ancien Régime.

Dans l’État français, toute opposition – dans ses diverses variantes – au pouvoir absolu de l’État a disparu avec la “Révolution”, qui a conservé intactes toutes les acquisitions illicites de l’Ancien Régime ; et aussi avec elle, elle a également disparu toute velléité de résistance – aussi peu pertinente soit-elle – aux actes ou aux diktats gouvernementaux. Le Nationalisme et le Totalitarisme français sont les constituants de l’Empire Républicain. Le Gouvernement de l’Etat-Nation tend à la domination totalitaire : tant vers l’intérieur que vers l’extérieur ; même si cela coûte la liberté des Peuples oppresseurs eux-mêmes aux mains de leurs Gouvernements policiers, militaires et totalitaires, car “Un Peuple qui opprime un autre Peuple ne peut pas être libre”. Par conséquent, le Gouvernement français en exercice affronte tous les problèmes : qu’ils soient politiques ou individuels, par le recours immédiat, sans contemplation, limites ou palliatifs, à la répression armée. Cette procédure a échoué à plusieurs reprises au cours du siècle dernier mais continue d’être appliquée, car elle est la seule qui réponde à la nature du régime.

Se dire “républicain” à l’heure actuelle – ainsi que “socialiste, communiste ou gauchiste” – ça peut encore servir à l’occasion d’un but particulier, notamment pour tromper les Peuples assujettis, mais il ne s’agit pas là nullement d’un label démocratique. En effet, la démocratie est le pouvoir politique du Peuple, et elle est fondée sur l’effectivité des droits humains fondamentaux, dont le droit d’autodétermination ou indépendance de tous les Peuples est le premier et la condition préalable de chacun d’eux. Tout ce qui est autre chose que cela n’est que mystification et falsification fascistes-impérialistes.

Cependant, rien de ce que l’impérialisme absolutiste français a fait à l’époque dans ce sens, c’est-à-dire : de présenter les droits nationaux fondamentaux des Peuples assujettis comme des “privilèges et de l’obscurantisme”, et son propre Nationalisme impérialiste comme du “libéralisme et du progrès”, pourrait être comparé – en termes de falsification idéologique – au règne d’imposture et impudeur suprêmes qui seraient établis par le Second Franquisme dans le “Royaume d’Espagne”, où, de 1977-79 jusqu’à aujourd’hui, le Nazi-Fascisme espagnol et clérical, déclaré et jamais vaincu, a fini travesti et habillé en “démocratie”, avec le soutien indéfectible de la bureaucratie liquidationniste Pnv-Eta et de ses satellites. (Voir: Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra’ [Notes sur l’Histoire du Peuple Basque et de son État : le Royaume de Nabarra], 2018.)

*

Pourtant, et en dépit de tout cela, aujourd’hui est le jour où notre Peuple continue à être désorienté et intoxiqué par les déclarations d’une ‘intelligentsia’ et d’une classe politique “basques” intellectuellement et idéologiquement ruinée et fatalement récupérée par l’impérialisme français-espagnol ; qui, à partir des médias que se présentent à leur tour comme basques et progressistes, endoctrinent le Peuple Basque avec leurs mystifications hallucinées sur la “révolution” national-impérialiste française ; louent leurs réalisations impliquant des falsifications idéologiques fondamentaux telles que celles contenues dans la “Déclaration des droits de l’homme et du citoyen”, par laquelle notre Peuple, sa propre langue et ses institutions nationales ont été déclarés “privilèges” et donc ennemis de la “révolution égalitaire” française ; et nous font “cadeau” des déclarations telles que “Je suis de ceux qui continuent à être émus lorsque dans le film ‘Casablanca’ ils chantent ‘La Marseillaise’”, ou des choses du genre. (J. M. Esparza Zabalegi, “Aberri Eguna con virus”; publié dans le ‘Diario de Noticias de Navarra’, 15-04-2020. Il a également été publié par Nabarralde sur sa propre page web).

La libération nationale de l’impérialisme franco-espagnol exige de nous tous une révision critique des mythes et des mensonges profondément enracinés : même dans le domaine des sentiments et des affections, dont nous avons été endoctrinés et empoisonnés depuis l’enfance. Il est normal que dans notre enfance nous ayons tous ressenti de l’émotion et du soulagement en voyant arriver la septième cavalerie, puisque nous avons été conditionnés par la propagande pour générer cette réponse ; mais il n’est pas possible de continuer à être des enfants pour toujours, et on finit par mûrir et comprendre que ce sont des tueurs de personnes âgées, de femmes et d’enfants, et non des héros, et que les vrais héros sont les indigènes qui se battent pour leur survie. De même, et dans ce cas-ci parce qu’il nous touche de beaucoup plus près, il faut s’attendre à ce qu’un Basque finisse par comprendre – une fois son enfance et son ivresse émotionnelle et intellectuelle surmontées – que les Français de Casablanca sont des impérialistes et des colonialistes qui occupent militairement un pays qui n’est pas le leur ; et que “La Marseillaise” : chanté à Casablanca ou à Baiona, est pour les peuples soumis par l’impérialisme Français – en toutes circonstances et même si son gouvernement n’était pas un collaborateur du Nazisme comme c’était celui de Vichy – un symbole d’oppression et donc quelque chose à regretter quand on l’entend, et à ne pas s’émouvoir. Un hymne, d’ailleurs, qui – pénalement protégé par la loi – incite les Français à continuer à arroser les sillons de la terre avec le sang impur des autres : “qu’un sang impur abreuve nos sillons”.

“Oh spectacle pitoyable ! Oh sanglante époque ! — Tandis que les lions sont en guerre et bataillent pour leur tanières, — les pauvres agneaux inoffensifs souffrent leur inimitié”. (W. Shakespeare ; Henry VI, Pt 3.)

Cependant, voici que ceux qui se considèrent comme l’‘intelligentsia’ des “radicaux basques”, avouent être émus par le fait que les impérialistes français – et alliés des nazis en plus! – chantent leur hymne génocidaire dans la colonie qu’ils occupent militairement ! Honte à eux !

La libération nationale face à l’impérialisme implique une tâche idéologique qui ne peut être abordée à partir de la mystification historique et sociologique, de la falsification et de la fraude qui consistent à présenter l’impérialisme, le colonialisme et le fascisme franco-espagnol comme s’ils étaient “la démocratie, le progrès et le respect des droits humains fondamentaux” ; et encore moins si – comme c’est le cas – ces fraudes sont ainsi transmises à l’opinion publique par des agents et des médias qui passent pour être démocratiques et abertzales. Nous devons y réfléchir et adopter d’urgence les bonnes positions, car ceux qui ne le font pas devront faire face à l’évaluation stricte de leurs actions. La domination et l’oppression du Peuple Basque par l’Espagne et la France ont duré trop longtemps et sont allées trop loin pour que nous puissions contempler leur ignorance – ou leur simple lamentation stérile – qui ne peut être que coupable. Au contraire, notre libération de cette domination nous soulève le besoin incontournable d’une action politique lucide et déterminée.

La politique ne consiste pas à s’installer dans un état de revendication larmoyant basé sur l’aspiration permanente à la mémoire et les “démonstrations” historiques. Tout cela peut être très utile et est certainement nécessaire, mais en soi, cela ne constitue pas de la politique et ne va donc nulle part. La politique soit elle est une stratégie, soit elle n’en est pas du tout. Or, en politique, il n’y a pas de vide ; et donc, quand on n’a pas ou n’on fait pas sa propre politique (c’est-à-dire sa propre stratégie), comme c’est le cas chez nous, cela ne veut pas dire qu’on ne fait pas AUCUNE politique du tout, mais que le vide que nous laissons est inévitablement comblé par la politique de l’impérialisme, qui en a une stratégie. Et cela signifie que, dans ces circonstances, même en dépit de toute sorte d’“opposition” stérile sous la forme de protestations enfantines, de crises de colère ou d’emportement des opprimés, ce qu’on fait est la politique de l’impérialisme.

Bien sûr, l’impérialisme franco-espagnol a une stratégie contre le Peuple Basque et son État. Cette stratégie consiste en la négation et la violation des droits fondamentaux d’autodétermination ou d’indépendance du Peuple Basque, ainsi que de l’intégrité et de l’indépendance de son État, le Royaume de Nabarra ; tout cela, comme il est naturel, par le biais du recours au criminel et historique régime impérialiste et fasciste d’occupation militaire franco-espagnole contre notre Peuple et notre État : un régime que les traîtres et/ou canailles/crétins lunatiques de la bureaucratie Pnv-Eta et ses satellites – dont certains nominalement “nabarrists” – ont accepté il y a près d’un demi-siècle comme “démocratie” et qu’ils soutiennent depuis lors comme s’il s’agissait du régime et de “l’État” à eux-mêmes, dans lesquelles ils sont incorporés comme leurs agents auxiliaires locaux.

Dans de telles conditions, et comme nous l’affirmons constamment, LA SEULE stratégie de libération possible consiste en un regroupement de TOUTE l’opposition démocratique, nécessairement anti-impérialiste, en un Mouvement de Résistance Nationale vertébré et absolument uni autour de deux principes fondamentaux, communs a tous les Basques antifascistes et anti-impérialistes, à savoir :

1/ Affirmation du droit de liberté, LIBRE disposition, indépendance nationale ou autodétermination du Peuple Basque/Euskal Herria.

« Pierre angulaire de la démocratie », le droit international d’autodétermination ou indépendance de tous les Peuples est un droit qui est originel, fondamental, inhérent, coutumier, immédiat, inconditionnel, continu, permanent, inaliénable, irrévocable et imprescriptible pour tous les Peuples soumis sous un régime impérialiste et étranger ; que c’est le même chose que leur indépendance inconditionnelle et immédiate contre/face à toute domination ou ingérence étrangère contraire à leur liberté nationale ; et qui a été reconnu – non constitué – par le Droit International contemporain des Nations Unies : dès l’Article Premier de sa Charte fondatrice de San Francisco ainsi que par des résolutions nombreuses et pertinentes de son Assemblée générale, comme LE PREMIER DES DROITS HUMAINS FONDAMENTAUX ET LA CONDITION PRÉALABLE POUR LA PLEINE JOUISSANCE DE TOUS CES DROITS.

Dans notre Pays, son corollaire et application pratique consistent, comme une exigence incontournable pour sa réalisation, dans la DEMANDE DE L’ÉVACUATION INCONDITIONELLE ET IMMÉDIATE de toutes les forces d’occupation et de tout l’appareil d’assujettissement impérial-colonialiste des Puissances occupantes : l’Espagne et la France, EN DEHORS des Territoires historiques du Peuple Basque et de son État. Et


2/ Affirmation de la continuité, de la validité et de l’actualité de notre propre État : le Royaume de Nabarre, successeur du Royaume de Pampelune – « le Royaume des Basques » – constitué par une confédération de Républiques, Comtés et Seigneuries Vasconiques historiquement et librement unis autour de lui. Internationalement reconnu pendant mille ans, le Royaume de Nabarre continue d’être le seul État de la Nation Basque, auquel elle n’a jamais renoncé, ni jamais en a admis ou reconnu aucun autre.

Sa conséquence nécessaire implique LA NON-RECONNAISSANCE ET LA DENONCIATION constantes et incessantes des États occupants : le « Royaume d’Espagne » et la « République française », et de leurs régimes totalitaires d’occupation militaire, comme criminels, impérialistes, colonialistes et fascistes, et non pas comme leurs propres États, non-Nationalistes, non-violentes, légitimes et démocratiques, comme le fait jusqu’à aujourd’hui la soi-disant « classe politique officielle basque » formée par la bureaucratie liquidationniste Pnv-Eta et ses satellites.

En même temps, il est nécessaire de maintenir un BOYCOTT TOTAL à toute collaboration avec ceux qui, en raison de leur rejet en théorie ou en pratique d’un ou les deux principes fondamentaux susmentionnés, font objectivement partie de l’impérialisme. Incontestablement, ceux d’entre nous qui – quels que soient leur origine ou leur nom de famille – refusent d’assumer totalement ou partiellement ces principes, sont absolument démasqués en tant que les impérialistes et fascistes qu’ils sont : partisans de la poursuite de l’occupation militaire impérialiste de notre Pays et de notre État par les États de la France et l’Espagne. Or, quelle collaboration peut-il y avoir avec ces agents? Quelqu’un peut-il honnêtement et sainement croire qu’il est possible de faire une politique anti-impérialiste avec le concours d’impérialistes et fascistes? C’est clair que non.

Par conséquent, tant que l’impérialisme ne retire pas ses forces d’occupation, puisqu’elles CONSTITUENT l’élément essentiel et fondamental de son dispositif stratégique de domination (sans lequel tout son système s’effondre), et puisqu’il n’est pas possible de faire une politique anti-impérialiste avec les quinte-colonnistes et les agents au service de l’infiltration impérialiste parmi le Peuple assujetti, il est nécessaire de maintenir un BOYCOTT TOTAL :

– à toute collaboration avec ceux qui, parce qu’ils rejettent en théorie ou en pratique un ou les deux principes fondamentaux cités, forment objectivement – certains même de manière subjective et confessée – partie de l’impérialisme ; et

– à toute participation, tant aux institutions du régime impérialiste-colonialiste franco-espagnol et spécialement dans ses monopoles juridiques ou “parlements” : Parlement français et ‘Cortes Generales’ espagnols, établis au fil des siècles par le biais du Monopole de la Violence et la Terreur de guerre et d’État, et des crimes constitutifs imprescriptibles ; ainsi qu’à ses “élections générales” totalitaires qui “légitiment” tout cela.

DROIT DE LIBRE DISPOSITION OU INDÉPENDANCE NATIONALE INCONDITIONNELLE ET IMMÉDIATE DU PEUPLE BASQUE / EUSKAL HERRIA !


ROYAUME DE NABARRE : L’ÉTAT DU PEUPLE BASQUE / EUSKAL HERRIA !


Armée d’occupation, ni avec de la musique !

L’Espagne, ni avec une république ! La France, ni avec une monarchie !


BOYCOTT TOTAL DES IMPÉRIALISTES ET DES FASCISTES, ET DE LEUR

RÉGIME D’OCCUPATION MILITAIRE ! HORS D’ICI!


VIVE LE PEUPLE BASQUE LIBRE !!!

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