Restauration de notre status d’État : un processus qui commence par la décolonisation mentale
(Texto publicado inicialmente el 28-Mayo-2020.)
Restauration de notre status d’État : un processus qui commence par la décolonisation mentale : I-III
La question du “rejet” ou de l’appréhension que soulève chez certaines personnes dans notre pays le terme “Erresuma”, qui est, traditionnellement, la traduction en basque du concept d’État (et ceci – comme on “l’argumente” – simplement en raison de sa prétendue connexion conceptuelle/terminologique avec “errege”/roi), montre la faiblesse idéologico-politique établie dans notre pays suite à la confusion, la corruption et la récupération de termes et de concepts fondamentaux et basiques de la sociologie et de la politique, induite parmi nous par les agents idéologiques de l’impérialisme franco-espagnol, auparavant pris comme “démocratie” avec l’aide de ses agents auxiliaires locaux : les bureaucraties mafieuses-liquidationnistes du Pnv-Eta. (Bien entendu, nous avons toujours fait la distinction entre les bases du Pnv ou de l’Eta et leurs bureaucraties ; et nous avons expressément déclaré que ces bases ignoraient totalement ce que leurs supposés représentants faisaient et ont fait dans leur dos).
Pour commencer, il faut dire que la langue basque fait la distinction entre ‘Erresuma’ (État) et ‘Erreinu/Erregegoa’ (Royaume). D’autre part, dans le passé, chaque État était un royaume. C’est-à-dire : ceux du plus haut rang, puisqu’il y avait aussi – et il y a toujours – les Principautés (Andorre, Catalogne, Monaco, ou les innombrables du Saint Empire romain-germanique), les Duchés ou Grands Duchés (Luxembourg, Lituanie, Finlande, etc.), les Comtés ou Vicomtes (Béarn)... est-il nécessaire de poursuivre ? Or, est-il imaginable un citoyen du Grand-Duché de Luxembourg – par exemple – qui marche complexé par la vie parce que son État porte ce nom officiel, et non celui d’un royaume ou, disons, d’une république ? Cela ne semble pas plausible. De telles choses n’arrivent que dans les pays mentalement et idéologiquement colonisés : corrompus et affaiblis par l’action - pendant des siècles - de l’impérialisme qui les a soumis et endoctrinés dans la falsification historique et la stupidité mentale.
Ainsi, un citoyen basque “dûment” conditionné, du fait de sa soumission au régime espagnol d’occupation militaire, peut être horrifié – comme nous le préviennent nos “prudents” devins – s’il doit admettre que notre État historique est un Royaume : le Royaume de Pampelune/Nabarra. Un royaume, d’ailleurs, dont les rois ont déclaré que la langue basque était la “lingua navarrorum” (langue de les Navarrais), et qui ont commandé et financé la traduction de la Bible en basque. Mais, d’autre part, ce citoyen aliéné porte apparemment : sans répugnance ni même le savoir, le fait d’être citoyen du Royaume d’Espagne actuellement gouverné par la monarchie franquiste, dont l’objectif historique et permanent est la liquidation du Peuple Basque et surtout de sa langue.
De la même manière, un basque continental conditionné de la même manière, et soumis à l’occupation militaire et à la colonisation française, rejette notre État actuel, le Royaume de Nabarra, et n’accepte même pas que le mot basque équivalent à “État” soit le terme traditionnellement et littérairement établi “Erresuma”, car il a des résonances “monarchiques” alors qu’il est “républicain”. Et, dans sa formation déformé, la “République française” est sans doute “la plus” en termes de respect des droits humains fondamentaux : dont le premier c’est le droit d’autodétermination ou indépendance des Peuples ; alors qu’il s’avère que le répugnant Nationalisme impérialiste français – de même que l’espagnol – que ce soit monarchique ou républicain, ce qu’il a fait tout au long de son infâme histoire est d’attaquer et de détruire la liberté des Peuples et des États qui ont eu le malheur de tomber sous ses griffes.
2/ de préciser que notre
position : en affirmant la continuité, validité et actualité de notre propre
État, le Royaume de Nabarra, ne consiste pas d’affirmer la continuité de la
monarchie navarrais QUI N’EXISTE MÊME PAS. Elle consiste strictement en une approche
stratégique fondée sur les possibilités et potentialités offertes par le droit
international actuel, qui protège la continuité des États légitimes (quelle que
soit leur forme) contre l’agression criminelle et la violation de la légalité
légitime imposée par l’impérialisme. Il est bien entendu que nous devons nous-mêmes
maintenir cette affirmation de la continuité etc. de notre status d’État, car
personne ne va la maintenir pour nous si nous ne le faisons pas nous-mêmes. Une
position, donc, qui implique NON que nous devions revendiquer l’existence et la
continuité actuelles d’un roi que nous n’avons pas, mais que nous devions
revendiquer l’existence et la continuité actuelles d’un État que nous avons, à
savoir le Royaume de Nabarra, auquel nous n’avons jamais renoncé ou reconnu
aucun autre.
Nous n’allons pas nous étendre ici sur la supercherie qui a été synthétisée dans le mentionné point 1/, puisque tout cela a été suffisamment traité dans l’article qui, sous le titre ‘Frente al imperialismo republicano: derecho de autodeterminación’, a été publié dans cette page Facebook le 14 avril 2019, c’est-à-dire : précisément le jour où les secteurs aliénés de notre pays célèbrent “le jour de la république” ; étant donné qu’il n’y a pas de “jour de la république” en général, mais en tout cas c’est “le jour de la deuxième république espagnole”, qui n’est évidemment pas la nôtre.
La seule chose qu’il faut noter, si tant est qu’il y en ait, c’est la situation lamentable de confusion et d’aliénation mentale dans laquelle - par l’action de sa supposée classe politique - le Peuple Basque a été plongé, ce qui signifie que ces questions élémentaires doivent être expliquées : avec le travail et la perte de temps que cela implique et avec très peu de possibilités de diffuser et d’influencer l’opinion publique, face aux monopoles de l’endoctrinement et d’intoxication idéologique des masses, alors que ces questions devraient être considérées et identifiées sans difficulté comme les pièges idéologiques qu’elles sont.
Comme on l’a déjà souligné, il est inimaginable qu’un citoyen du Luxembourg, de l’Angleterre ou des Pays-Bas ait un complexe sur le fait que son État n’est pas une république, comme le sont la France, la Chine ou la Turquie. Bien sûr, il n’y a rien d’étrange à cela puisque ce sont des pays indépendants, et ces pièges idéologiques ne sont pas faits pour eux ni par conséquent les affectent ; alors qu’au contraire, ils font des ravages parmi les Peuples et les Pays dominés par l’impérialisme franco-espagnol, car ils sont affaiblis et minés sous l’action de leur séculaire terrorisme de guerre, politique et idéologique, et de l’intoxication mentale systématique que cela entraîne.
Et en ce qui concerne la question posée au point 2/, elle a également été traitée dans le texte‘El Movimiento Vasco de Resistencia y Salvación Nacional frente al imperialismo franco-español’, qui a été publié sur cette page le 14 novembre 2019. En particulier, et comme cela a déjà été souligné, il faut garder à l’esprit qu’en affirmant la continuité de notre État : le Royaume de Nabarra, nous formulons strictement une position politique qui nous permet d’utiliser en notre faveur tout le potentiel du droit international.
Quant à la question d’un roi, la chose est claire : nous n’en avons pas, et nous n’en avons pas besoin pour restaurer notre État. Un Royaume (ou un Duché) est un État, c’est-à-dire : la personne juridique du plus haut rang en droit international, qui existe 'per se' et n'a pas besoin du tout, pour exister, de la personne naturelle à sa tête. Cela signifie que si bien il est impossible – par example – qu'un roi peut exister s'il n'y a pas de royaume, au contraire il peut y avoir parfaitement un royaume sans roi, dans une situation de siège ou trône vacant : ce qui est notre situation actuelle et qui pourrait être maintenu parfaitement et indéfiniment, avec l’institution d’une chancellerie “royale” élective représentant le Chef de l’État.
En effet, après la mort d’Henri III de Nabarra (qui à partir de 1589 est aussi IV de France : dernier roi de Nabarra qui le fut légitimement jusqu’à sa mort – par assassinat – en 1610), son fils et successeur Louis II de Nabarra (et XIII de France), légalement roi de Nabarra au moment de la succession, a perdu sa légitimité en tant que roi de notre État en trahissant les lois fondamentales et les constitutions du Royaume, lorsque le 19 octobre 1620 il imposa militairement l’“Édit d’Union” des royaumes de France et de Nabarra. La dénonciation de cet acte illégal et la demande de sa révocation : effectuées au mois de novembre suivant par les États généraux du Royaume réunis en l’église Saint-Paul de Donapaleu, ont été ignorées. Dès lors, lui et tous ses successeurs soi-disant “rois de France et de Navarre” dans leurs titres officiels, furent des rois usurpateurs de notre État ; et surtout son successeur, Louis III de Nabarra (et XIV de France), qui en 1659, par le traité des Pyrénées – ainsi que la Vallée de Luzaide/Valcarlos – à la Monarchie Hispano-Catholique : jusque-là simple occupant illégal d’eux, comme l’État successeur en est encore aujourd’hui, par une criminelle conquête militaire. Mais, bien compris, cette illégitimité des soi-disant rois de Nabarra d’après Louis II n’a pas du tout affecté la légitimité, la validité et la continuité du Royaume de Nabarra: officiellement reconnu à tous les effets comme différent – bien que non plus séparé de facto – du Royaume de France.
Comme on l’a déjà indiqué, cette situation provisoire d’un Royaume au trône vacant peut donc être laissée indéfiniment, ou bien elle peut être modifiée de telle sorte que l’État cesse d’être un royaume et devienne légalement une république ; ce qui, dans notre cas, devrait être décidé par les représentants de ses sujets constituants réunis en États généraux, Juntes, Biltzar, Silviet, etc. pour se prononcer légalement sur la question. Cela, comme il est naturel, ne pouvait se faire qu’après l’expulsion de toutes les armées étrangères qui occupent militairement notre pays. Mais, comme il est évident, pour invoquer le soutien du droit international dans l’affirmation de la légalité, de la validité et de la continuité de notre État, il est totalement absurde et contre-productif de penser à changer la forme de notre État AVANT d’affirmer sa restauration, qui – nous insistons – est la restauration de la légalité violée par l’Espagne et la France par des actes criminels, illicites et nuls, selon le droit international. Pour le dire de manière graphique, ces actes illicites ont ouvert une parenthèse d’illégalité et de nullité : qui doit nécessairement être fermée par l’abolition de l’impérialisme, et totalement effacée par la restauration de la légalité antérieure de notre État sous la forme du Royaume de Nabarra.
Jusque-là (et depuis la restauration
en 1814), tous les actes internationaux officiels continuaient de reconnaître
le Royaume de France et Nabarra. Par exemple, le 24 juin 1822, les États-Unis
d’Amérique, représentés par le secrétaire d’État John Quincy Adams (mandataire
pour l’occasion par le président James Monroe), signent une ‘CONVENTION DE
NAVIGATION ET DE COMMERCE Entre les États-Unis d’Amérique et Sa Majesté le Roi
de France et de Navarre’.
Par conséquent, notre position doit être centrée sur la consolidation de notre État, basée sur la reprise tacite de la reconnaissance internationale du Royaume de Nabarra : ce que tous les États du monde ont été faisant formellement jusqu’en 1830, lorsqu’ils reconnaissaient le Royaume [uni] “de France et de Navarre”. Donc, notre position ne consiste pas d’attendre de ces États – et encore moins de leur demander – qu’ils fassent maintenant : comme s’ils le faisaient “ex novo” et c’était quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait auparavant, la réitération de la reconnaissance de notre État qu’ils ont déjà faite mais de la prendre comme déjà établie; étant donné que “La pratique des États soutient cette proposition, les États n’étendant (ou refusant) la reconnaissance qu’aux status nouvellement revendiqués. [Inversement] Le maintien d’un status déjà reconnu n’exige pas – et rarement, voire jamais, a occasionné – la réitération de la reconnaissance”, comme nous le verron ci-dessous.
Terminons cette exposition par quelques citations de nôtres textes:
“Une Nation qui non seulement est incapable de fonder ou de restaurer son propre État – historiquement reconnu depuis mille ans – mais qui l’ignore et/ou le méprise, n’obtiendra jamais le respect des autres nouveaux États auto-proclamés, récents et contestés. Elle ne l’obtiendra jamais des ‘grandes’ nations ; encore moins d’autres aussi faibles qu’elle.” Etc. (Ch. XXXV.)
“Les Peuples qui ne construisent, ne préservent ou – s’il existe déjà – ne restaurent pas leur propre État, n’existent pas pour la ‘communauté internationale’ des États dominants; ce sont des imposteurs, des ‘faibles d’esprit’, ou des délinquants nationaux et internationaux. ‘Un peuple qui, à ce stade de l’Histoire, n’a pas encore son propre État, ne mérite pas notre temps perdu à en parler.’ La seule chose décente qu’il peut faire – d’autres semblent dire parmi cette ‘communauté respectable’ – c’est de disparaître, afin de ne pas compliquer les choses à Engels ou de faire perdre du temps à Hegel.
“La course pour la liberté ou la destruction de ces Peuples est déjà entré dans la ligne d’arrivée, puisque l’espace est épuisé, le temps s’écoule, et les délais expirent. Le fascisme est aujourd’hui la forme terminale, finie, nécessaire et inévitable du Nationalisme impérialiste ; parce que l’entreprise systématique d’asservissement et de liquidation des États, des Peuples et des Nations : qui se veut absolue, totale et définitive, ne peut plus se poursuivre sans recourir aux formes totalitaires les plus ‘perfectionnées’ d’oppression, de répression et de conditionnement idéologique des masses, inhérentes au fascisme. De cette façon, les conséquences de l’entreprise impérialiste sont payées par tous, parce qu’elle finit par se retourner aussi contre les peuples prédateurs eux-mêmes : ‘Un Peuple qui opprime un autre ne peut pas être libre’. La victoire définitive du Nationalisme impérialiste implique, parfois en très peu de temps, la destruction irréversible et irréparable des États et des civilisations, des Nations et des Races, de Cultures et Langues plurimillénaires.” Etc. (Ch. XXV.)
(Voir notre travail : ‘Euskal Herria y el Reino de Nabarra, o el Pueblo Vasco y su Estado, frente al imperialismo franco-español / Euskal Herria and the Kingdom of Nabarre, or the Basque People and its State, against French-Spanish imperialism’.)
II
En suite et en complément de l’article publié sur cette page avant-hier, nous proposons au lecteur un extrait du texte ‘Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra’.
Dans cet ouvrage, et pour illustrer la période de notre histoire
qui conduit à la “Révolution française”, des citations sont utilisées à partir
du précieux témoignage fourni par l’ouvrage ‘Le Royaume de Navarre et la
Révolution française : sa résistance au Roi, son abstention à
l’Assemblée nationale’, que son auteur, G.-Emile Morbieu, a publié en 1911.
Compte tenu de l’apparition récente et soudaine de commentaires dans FaceBook – et même la publication d’un livre – qui découlent de l’œuvre de cet auteur : jusqu’à présent non divulgué, nous croyons nécessaire de mentionner ici notre PRÉCÉDENT travail indiqué sur l’histoire de notre Peuple et de notre État (publié – comme nous l’avons indiqué – deux ans AVANT de l’apparition de ces travaux récents), dans lequel des citations de l’ouvrage précité de Morbieu ont été proposées pour la première fois.
D’autre part, cet ouvrage historique publié dans le blog Nabarra-ko Erresuma restant inédit sauf sur ce site (certainement, il ne pourrait pas
prétendre avoir le lancement éditorial et la propagande que les médias de
l’establishment fournissent à d’autres ouvrages “similaires”), il est donc
peut-être passé inaperçu pour beaucoup de gens ; à moins que ces récents
commentaires et œuvres auxquels nous avons fait allusion soient le résultat
d’une consultation non avouée de ce site.
Malheureusement, ceci : le plagiat ou les différentes
formes de rapacité et d’immoralité intellectuelle sont une honte dans ce pays.
Federico Krutwig, se référant aux membres d’un certain groupe avec lequel il a
traité, qu’il appelle “laquais intellectuels et pirates”, dénonce que “cet intérêt
à voler les idées de son voisin ne semble pas entrer dans le code moral des
Basques”, ou du moins de certains Basques, nous voudrions nuancer ; ce qui est
une calamité pour notre pays, puisque ces groupes, prétendument et faussement
intellectuels et politiques (au moins du point de vue d’une ‘intelligentsia’
et d’une politique authentiquement basques), déguisent avec ces parures et
contributions d’autrui leur incapacité absolue à faire une quelconque
proposition pour notre libération nationale. En fait, ces laquais et pirates
suivent depuis quarante-deux ans la politique de liquidation stratégique du
Peuple Basque, établie dans notre Pays par la bureaucratie mafieuse et
liquidationniste Pnv-Eta de 1977-79 jusqu’à nos jours.
C’est pourquoi nous souhaitons attirer l’attention sur notre
travail historique mentionné ci-dessus, car nous pensons qu’il
présente un grand intérêt. Surtout, il montre de façon très illustrative la
clarté des idées et la ténacité que les représentants des institutions du Royaume
de Nabarra, et en particulier M. Étienne Polverel: avocat du Parlement de
Nabarra et adjoint à sa députation en qualité de Syndic, ont su maintenir en
défendant sa continuité et sa nature différente et séparée du Royaume de
France. À cette fin, et sur ordre des États de Nabarra, M. Polverel a été
chargé de compiler et publier l’ancienne Constitution du Royaume, “qui resté
dans un état de tradition”.
Cependant, l’avocat béarnaise Étienne Polverel était
probablement un opportuniste qui a simplement vu une bonne opportunité
professionnelle en offrant ses services aux États de Nabarra, et en a même
profité ; car, outre ses honoraires, il a obtenu le titre de noblesse de
Nabarra pour lui-même et ses descendants. Mais lorsque, à la fin de 1789, ses
fonctions de syndic prirent fin et qu’il se retrouva sans employeur, parce que
le Royaume de Nabarra avait été aboli et dissous dans le “département des
Basses-Pyrénées”, il décida de rester à Paris, embrasser immédiatement la cause
républicaine française, et, dès 1790, il rejoignit le Club des Jacobins (rien
de moins), faisant passer les lois de la France avant tout en bon nationaliste
français. Bien que “personnellement” opposé à l’esclavage, lorsqu’en 1792 il
fut envoyé par les autorités françaises sur l’île de Saint-Domingue – avec un
autre commissaire – pour imposer une loi qui décrétait que les noirs libérés et
les blancs devaient avoir des droits égaux, à son arrivée sur l’île “l’un de
ses premiers actes fut de publier une proclamation déclarante qu’ils étaient
venus là pour sauver l’esclavage, et non pour l’abolir”.
Ce personnage étrange – et dangereux – est présenté par
certains presque comme un héros national alors qu’il n’était qu’un avocat qui
défendait professionnellement une cause sur la base des arguments évidents
qu’il avait devant lui et que sans aucun doute les États de Nabarra lui fournissaient.
Maintenant, tout ce dont nous avons besoin c’est que le Pnv crée un autre prix
portant son nom, comme il l’a fait avec celui de René Cassin ; et ainsi, la liste
de “Grands Hommes Basques” qui ne se souciaient pas un peu de notre Peuple et
de son droit fondamental d’autodétermination ou indépendance (premier des droits
humains fondamentaux et condition préalable de tous), sera plus complète.
Nous laissons donc place à cet extrait du chapitre 8 des
‘Notes sur l’histoire du Peuple Basque et de son État : le Royaume de
Nabarra – Continuité du Royaume de Nabarra après son partage: Le totalitarisme
français établit sa République par le biais d’une Terreur exemplaire’:
[...] Après la conquête du Royaume de Nabarra par la
Monarchie Hispano-Catholique en 1512, la Nabarra d’Outre-Ports ou Basse
Nabarra a été “laissée” par les Espagnols en 1527-30, de sorte que le Royaume
de Nabarra a pu continuer à exister sur ses territoires au nord des Pyrénées
avec une pleine efficacité juridique : avec son propre territoire (bien que
réduit) et une dynastie légitime, bien que non reconnue comme telle par le
Saint-Siège. Pour ce dernier, cependant, le Royaume continuait d’exister, mais il
était désormais sous la dynastie usurpatrice Hispano-Catholique et ses
successeurs, à qui Rome avait remis la propriété du Royaume par le biais de
Bulles papales iniques et nulles. Le Saint-Siège n’a jamais nié l’existence et
la continuité du Royaume de Nabarra : il n’a fait que déposséder – en lui
refusant le titre de monarques de Nabarra – la dynastie de Catherine de Nabarra
et son roi consort Jean d’Albret ; par conséquent, en se référant à ceux-ci et
à leurs successeurs (qui, bien sûr, ont continué à porter le titre et à être
les monarques légitimes de Nabarra), les documents de la Curie papale les
désignent comme “le soi-disant Roi de Nabarra”. Même les usurpateurs monarques
hispaniques n’ont pas nié l’existence du Royaume de Nabarra; ils ont juste prétendu
qu’il leur appartenait à eux. En tout cas, ni le Saint-Siège ni les rois
légitimes de Nabarra n’ont jamais utilisé le titre de “Roi de la Basse
Nabarra”, et il n’y a jamais eu un “Royaume de la Basse Nabarra”.
À la mort de la reine Catherine Ier de Nabarra en 1517,
elle a été succédée par son fils: Henri II ‘le Sanguesin’; et après sa mort, il
a été remplacé sur le trône par Jeanne III de Nabarra: la fille unique d’Henri
II de Nabarra et de la princesse de France, Reine de Navarre, écrivaine et humaniste
Marguerite de Valois-Angoulême, dont le frère devint le roi François Ier de
France. En 1572, après la mort de Jeanne III d’Albret, Reine de Nabarra, Dame
Souveraine de Béarn, etc., elle a été remplacée sur le trône par son fils,
Henri III de Nabarra. Et dix-sept ans plus tard, en 1589, ce “soi-disant roi de
Navarre” (‘assertum regem Navarrae’,
tel qu’il était qualifié par les diplômes papaux) accéda également au trône de
France avec l’ordinal IV ; bien que dans une union uniquement personnelle qui
n’incorporait pas le Royaume de Nabarra aux domaines de la couronne française,
selon l’Édit (Lettres Patentes données à Nancy le 13 avril 1590) “enregistré
avec beaucoup de difficultés par le Parlement de Paris”, mais qu’il maintint
toujours en ce qui concerne le Royaume de Nabarra. À partir de ce moment, lui
et tous ses successeurs s’ont formellement et légalement intitulés : dans leur
couronnement et dans leurs documents officiels, comme ‘Roi de France et de
Navarre’.
Or, Henri III n’a jamais déclaré le Royaume de Nabarra
uni au Royaume de France. Cette union purement personnelle décrétée par lui a
été violée par son fils et successeur Louis II de Nabarra et XIII de France en
1620, en établissant une union réelle par le biais de l’illégal “Édit de Pau”
qui a créé le royaume uni “de France et de Navarre”, imposant également
l’utilisation du français dans tous les actes du Parlement de Nabarra, et
empêchant ainsi l’utilisation du basque dans n’importe quel de ses documents
officiels.
Le Royaume Uni “de France et Navarre”, imposé par “Louis-Auguste, roi de France XIII et Nabarra II de nom” le 19 octobre 1620 par le biais du nominé “Édit d’Union”, c’était un acte de trahison contre les lois, les libertés et les droits constitutionnels du Royaume de Nabarra, imposé à son Parlement par le biais de l’armée française d’occupation et avec l’instigation et la reconnaissance de l’Église Catholique, romaine et française. Cette illégalité fut dénoncée le mois de novembre suivant par les États de Nabarra qui, réunis dans l’église de Saint Paul à Donapaleu, demandèrent en vain la révocation de l’Édit. Tout cela invalidait et rendait illicite dès sa naissance ce nominé “Royaume de France et de Navarre”.
Par conséquent, ce “Édit d’Union” des Royaumes de France
et de Nabarra était un acte aussi juridiquement nul que l’“agrégation” du
Royaume de Nabarra “dans la couronne royale desdits royaumes de Castille et
Léon et de Grenade etc. [...] pour toujours et à jamais”, selon la formule
inventée dans ces soi-disant “Cortes de Incorporación” de Burgos en 1515 ; tout
cela sans la présence ou l’acquiescement d’un seul natif du Royaume occupé. Et
pourtant, l’Édit de 1620 a expressément déclaré que cela devait se faire sans
déroger les juridictions, franchises, libertés, privilèges et droits appartenant
aux sujets du dit Royaume de Nabarra, “que nous voulons leur être
inviolablement gardés et entretenus”, comme l’a déclaré le roi Louis. Ce sont
les termes de l’Édit. Avec cela, il a été toujours formellement reconnu :
1/ la continuité du Royaume de Nabarra, qui se manifeste
d’ailleurs dans les titres officiels de tous les rois, qui ont été couronnés
comme rois “de France et de Navarre” ;
2/ que la France n’était pas Nabarra ; et
3/ que Nabarra n’était pas la France.
La dénommé “Basse Nabarra” n’a jamais été un royaume ou
réputée comme tel : il n’y a jamais eu d’union de la “Basse Nabarra” avec le
Royaume de France, ni de “réunion de la France et de la Basse Nabarra”. D’autre
part, et sans aucun doute, le Royaume de Nabarra n’a JAMAIS été ‘nominalement’
incorporé à la France. En fait, même le Parlement de Paris a officiellement
maintenu, après l’“Édit d’Union”, l’existence différenciée des deux Royaumes.
Lorsqu’en 1625, le pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, le champion du
népotisme) “avait omis le titre de ‘Roi de Navarre’ dans les bulles de
légation” que sa chancellerie avait émis au cardinal Francesco Barberini (son
propre neveu), envoyé en France comme légat papal, “le parlement de Paris
refusa d’enregistrer lesdites bulles et facultés pour autant que le dit
seigneur [le roi Louis] n’était qualifié que de roi de France et non de
Navarre”. C’est comme si ce parlement avait admis que la France ne pouvait être
un royaume à part entière que si elle se présentait comme tel avec le Royaume
de Nabarra. Ou, pour le dire autrement : qu’avec cet “Édit d’Union”, donné il y
a cinq ans, il n’y avait pas eu d’incorporation de Nabarra à la France mais, en
tout cas, le contraire.
Comme il est indéniable, cette illégalité qui constitue
l’Édit ne pourrait affecter en rien la validité et la continuité du Royaume de
Nabarra, avec ses propres institutions et un trône qui est resté vacant depuis
cette époque jusqu’à aujourd’hui. Car, à partir de ce moment, tous les
soi-disant rois “de France et de Navarre” jusqu’à la déposition en 1830 du
dernier d’entre eux (couronné en 1825 avec toutes les cérémonies traditionnelles
comme Charles X de France et V de Navarre), étaient des imposteurs et des
usurpateurs du Royaume de Nabarra ; et leurs actes, dans la mesure où ils
affectaient ce Royaume – à plus forte raison s’ils étaient à leur détriment –,
étaient nuls et non avenus. Et, en particulier, il l’était le “Traité des
Pyrénées” signé en 1659, par lequel le Roi “de France et de Navarre” cédait les
territoires sud-pyrénéens du Royaume de Nabarra à la Monarchie
Hispano-Catholique : jusque-là simplement un occupant illégal d’eux par “droit
de conquête”. Mais cela, comme Kant le soulignerait à l’époque, était
intrinsèquement illégal de manière originale et permanente. Voyons:
“[...] 2. ‘Aucun État indépendant, grand ou petit, ne
peut être soumis à la domination d’un autre État par héritage, échange, achat
ou donation”. [Qu’il soit papal ou royal !]
“Un État n’est pas, comme la terre qu’il occupe, une
propriété (‘patrimonium’). C’est une
société humaine que personne d’autre que l’État lui-même n’a le droit de
commander ou de disposer. C’est un tronc avec ses propres racines. Mais
l’incorporer dans un autre État, comme s’il s’agissait d’une greffe, c’est
détruire son existence en tant que personne morale, en la réduisant à une chose
; une telle incorporation est donc en contradiction avec l’idée de son contrat
originel [constitutif], sans lequel aucun droit sur un Peuple ne peut être
conçu. 1 [...].
“Note 1. Un royaume héréditaire n’est pas un État qui
peut être hérité par un autre État ; bien que le droit de le gouverner puisse
être hérité par une autre personne physique. Par conséquent, l’État acquiert un
dirigeant ; mais lui, en tant que dirigeant (par exemple, celui qui possède
déjà un autre royaume), n’acquiert pas [la propriété de] l’État.” (Immanuel Kant ; ‘Zum ewigen Frieden. Ein philosophischer Entwurf’
[Sur la paix perpétuelle. Une esquisse
philosophique], 1795.)
Quant à l’action de nos Institutions, “En 1649 on leur
adressera comme par erreur un règlement pour l’élection des [représentants aux]
États généraux de France. [Cependant,] Les États généraux du royaume de Navarre
refuseront d’y envoyer des députés.” Et “Leurs réclamations incessantes
provoqueront à la fin du XVIIe siècle la reconnaissance par le roi de
l’allodialité des terres de la Navarre” (dans un édit du mois d’Avril-1694);
c’est-à-dire: le contraire du concept de propriété féodale du roi.
“Enfin, la clause de style qui figure dans tous les
brevets de délibérations des États [de Nabarra] depuis 1620 jusqu’en 1789 c’est
le rétablissement du royaume de Navarre dans son autonomie première. ‘Les
Royaumes de Navarre et de France sont divers, différents, indépendants l’un de
l’autre. Chacun d’eux doit être gouverné
par ses lois fondamentales sans que celles de l’un soient sujettes à celles de
l’autre.’ Ils reviennent avec insistance sur le caractère spécifique de
l’union de deux royaumes de France et de Navarre: ‘Nous, sire, citoyens,
magistrats d’un pays étranger à la France, quoique soumis au même roi, nous
devons exposer à Votre Majesté les droits particuliers de deux nations que la
précipitation des administrateurs a confondues avec vos sujets des diverses
provinces de France.” (G.-Em. Morbieu ; ‘Le Royaume de Navarre et la Révolution Française : sa résistance au Roi, son abstention à l’Assemblée nationale’,
1911.)
Ainsi, l’opposition à l’intégration aux États généraux de
France, annoncée pour 1789, consistait à invoquer l’Édit de 1590 [d’Henri III
de Nabarra, par lequel ce roi assurait que l’union de ses deux États distincts
n’était que personnelle], et le précédent de 1649. Selon on continue à exposer
dans cet ouvrage :
“Le 5 mai [1789] les États généraux de France
s’assemblaient à Versailles sans qu’aucun député de la Navarre y présentât ses
pouvoirs. Les commissaires élus dans leur dernière séance par les États [de
Nabarra] continuèrent sans hâte à Saint-Jean-Pied-de-Port la rédaction de leur
cahier de griefs. [...]. Tout ce qui depuis s’était succédé avec tant de
précipitation et de vigueur à Versailles ne les avait intéressés que comme une
révolution étrangère. D’un bout à l’autre de la France on réclamait une
constitution pour le royaume. [...]. Il n’est personne qui ne s’accorde à
trouver la constitution actuelle de la France défectueuse ; et tel est bien
l’avis des Navarrais. [...].
“Mais pour ce qui est de la constitution de la Navarre,
elle leur paraît excellente ; ils ne voient aucune raison de la modifier dans
ses dispositions essentielles ; ils [dans leur cahier de doléances] proposent
même au roi avec une pointe de naïveté tout à fait agréable de l’adopter pour
le royaume de France. Et il est au surplus fort intéressant de remarquer que de
toute antiquité figuraient dans les fors de Navarre ces deux principes fondamentaux
qui proclamera dès son début la révolution française, savoir : 1) la
souveraineté nationale, et 2) le vote de l’impôt par les représentants de la
nation.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)
Afin d’observer fidèlement les formes juridiques dans ces
moments délicats, et après que le syndic du Royaume ait compilé les coutumes
éparses, l’ancienne Constitution du Royaume, qui “n’existe plus qu’à l’état de
tradition”, est publiée avec l’ouvrage : “Tableau de la Constitution du Royaume
de Navarre, et de ses rapports avec la France ; imprimé par ordre des
États-Généraux de Navarre, avec un discours préliminaire & notes, par M.
Polverel, Avocat au Parlement, Syndic-Député du Royaume de Navarre”. (À Paris,
J. Ch. Desaint, 1789.)
Dans ce contexte de la partition de notre pays entre les
États occupants d’Espagne et de France (comparable a ce qui s’est passé avec
les partitions du Commonwealth polono-lituanien, qui ont commencé en 1772), le
zèle dont font preuve nos institutions d’État – dans les deux zones
d’occupation – pour préserver le respect des formules juridiques d’un seul
royaume est frappant :
“[L]e secrétaire des États [de Basse-Nabarra sous
occupation française] écrit à don Joachim Ferrer, syndic de la Haute-Navarre à
Pampelune, pour lui demander des renseignements ‘sur la forme de tenir les
États dans ce royaume, cette forme devant être celle suivie également en
Basse-Navarre’, quoique la règlementation s’en soit modifiée avec le temps”.
(G.-Em. Morbieu ; Ibid.)
Il convient de noter que l’expression “les États de CE
Royaume” est utilisée. Pendant ce temps, l’assemblée des États du royaume de
Nabarra a décidé d’adresser leurs plaintes non pas aux États généraux de
France, avec lesquels ils n’ont rien à voir, mais, comme il est logique, au roi
:
“Dans les derniers jours de juin 1789, nous retrouvons
donc les États réunis à Saint-Jean-Pied-de-Port dans un état d’esprit identique
à celui de leur première convocation. [...]. La teneur de son cahier de
doléances une fois arrêtée, l’Assemblée décide non de procéder à l’élection des
quatre députés aux États généraux de Versailles qu’avait prescrite le règlement
royal, mais de choisir dans son sein une députation ‘vers le roi’. Cette
députation sera composée suivant le modèle invariable de celles que les États
du royaume avaient coutume d’envoyer au roi à son avènement. [...]. La
délibération relative à la députation vers le roi est du 4 Juillet 1789.
L’Assemblée décide toutefois le lendemain 5 Juillet de donner ses pouvoirs à la
députation en vue d’une admission éventuelle aux États généraux de France ;
‘bien que la Navarre, étant un royaume distinct et séparé de la France, ne
puisse être lié en aucune manière par les délibérations des États généraux de
ce royaume’.
“Aux termes de leur mandat, les députés ne pouvaient
délibérer ni sur les impôts, ni sur la législation, ni sur l’administration.
‘Relativement aun impôts, la Navarre ayant le droit de consentir librement
dans ses États généraux les dons volontaires qu’elle accorde au roi, ses
députés ne sauraient être autorisés à délibérer sur cet objet aux États
généraux de France, sans compromettre les droits du royaume’. [...].
“La députation de Navarre constitua aussitôt après
l’élection une permanence à Larceveau [Larzabal], qui prit le nom de
‘Commission de Correspondance’, et partit pour Versailles. Pendant ces jours,
l’émeute grondait à Paris et s’emparait de la Bastille. La ‘grand peur’
commençait de propager ses ondes sinistres jusqu’aux points les plus reculées
de la France.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)
Par ailleurs le mois précédent, en Juin 1789, le
Troisième État de France s’était proclamé “Assemblée nationale” et, en Juillet,
avait également ajouté le nom de “Constituante”. Après l’arrivée à Paris de la
délégation de Nabarra, et dans de telles circonstances,
“Le 4 Août 1789, M. de Logras [Bertrand Dominique Joachim
de Logras, l’âme de la députation: député et conseiller du Parlement de
Navarre], écrivait à la Commission [de correspondance] la lettre suivante :
‘Messieurs, c’est un principe établi dans l’Assemblée Nationale que quels que
soient le privilèges des différents pays qui y ont envoyé députés, ces députés
ont renoncé à tout privilège dès l’instant où ils ont pris séance et que leur
présence seule, malgré les protestations qu’ils pourraient faire (et qui ne
sont pas reçues), est un acquiescement à tout ce qui pourrait être déterminé
par l’Assemblée.
“‘[...] je ne pense pas que l’Assemblée des États
généraux de France puisse exiger de nous le sacrifice de notre constitution,
des droits précieux que nous nous sommes réservés en nous donnant un souverain
et auxquels nous n’avons jamais renoncé ni expressément ni tacitement, puisque
n’ayant point été unis à la France, nous n’avons jamais cessé d’être un pays
distinct et indépendant. Il résulterait du principe contraire que nous serions
dépouillés du privilège inappréciable de n’accorder que des dons volontaires,
et de déterminer dans nos États et par une suite nécessaire l’abandon de notre
constitution.
“‘Si nous nous présentons à l’Assemblée, elle nous
admettra provisoirement avec voix consultative ; mais à la charge de faire
rectifier nos pouvoirs et de faire supprimer toutes les limites. Notre présence
sur les bancs de l’assemblée opèrera l’acquiescement tacite à toutes les
délibérations’. Pour toutes ces raisons, conclut-il dans sa lettre, ‘Nous avons
pensé unanimement qu’il était de la prudence de différer à remettre nos
pouvoirs à l’assemblée nationale’.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)
Comme le suggère cet auteur, peut-être le gentilhomme
navarrais écrivait-il ces pages au milieu de la rumeur qui, par cette nuit
d’été, montait du sein de l’assemblée nationale français, et au moment du point
culminant lorsque les démagogues du Nationalisme français proclamaient ce
complète falsification idéologique totalitaire qui, sous le couvert d’installer
une supposée “égalité générale entre les classes , les individus, et les
fractions du territoire”, cherchait en fait à liquider les libertés
fondamentales des peuples non-Français soumis par l’Impérialisme Nationaliste
français.
Et, en effet, ils n’ont jamais mis les pieds dans cette
assemblée :
“Il n’y a qu’une porte où ils ne se présenteront pas :
celle de la salle de séances de l’Assemblée Nationale. À aucun moment les
députés de la Navarre ne remettront leurs pouvoirs et par conséquent ne seront
admis à siéger. ‘Les preuves les plus certaines pourraient être données’, écrit
Polverel à ce sujet. Il suffira néanmoins de citer les lignes suivantes du
mémoire de Polverel : ‘La Navarre est, si je ne me trompe, le seul des pays
soumis à la domination des rois de France dont les députés ne se sont pas
présentés à l’Assemblée nationale’ [française].
“D’ailleurs, nous l’avons vu, leurs pouvoirs étaient
entravés de limitations singulières. Les décrets du 4 Aout (surtout l’art. 17)
qui abolissaient tous les privilèges des provinces ruinèrent leurs espérances :
‘Peut-on supposer au surplus que l’Assemblée Nationale eut admis dans son sein
des députés non seulement munis de pouvoirs insuffisants, mais à tendances
délibérément séparatistes et en opposition manifeste avec les idées qui
prévalurent alors ?’ ” (G.-Em. Morbieu ; Ibid. Sa dernière citation c’est
d’Armand Brette.)
Malgré cela, les décrets adoptés par cette “Assemblée
nationale constituante” française, dans la nuit de ce 4 août 1789, ont illégalement
aboli les libertés constitutionnelles du royaume de Nabarra : faussement et
habilement présentés comme des “privilèges” dans le contexte du Totalitarisme
Nationaliste français et de la “Grande peur”, qui “ commençait de propager ses
ondes sinistres, jusqu’aux points les plus reculées de la France” et de
Nabarra. Selon l’auteur que nous avons cité :
“Différer, louvoyer encore, alors que les évènements se
précipitaient sans répit, alors qu’il suffisait de quelques minutes pour ruiner
l’œuvre de siècles ! C’était l’heure décisive au contraire. Si la Navarre
voulait rester elle-même, il n’y avait plus un instant à perdre. La rupture
devait se faire immédiate et complète : il fallait le rendre publique et
s’organiser une existence indépendante. La députation devait reprendre le
chemin du pays basque. Aucune adhésion tacite ou formelle n’avait été donnée au
régime nouveau ; nul des quatre députés n’avait franchi l’enceinte de
l’Assemblée nationale [française]; malgré des démarches réitérées on n’avait
pas encore obtenu une audience du roy et échangé les serments. Dans la fièvre
du libéralisme [peut-être l’auteur appelle maintenant ‘libéralisme’ au ‘Grand
Peur’ ??!!] qui animé alors tous les esprits, une scission se produisant à ce
moment précis courait quelque chance de ne pas rencontrer de résistance ni de
la part du roi, ni de la part de l’Assemblée Nationale.
“À ce moment-là seule pouvait être prise au sérieux le
pathétique ultimatum par lequel Polverel devait quelques semaines plus tard
terminer l’introduction de son mémoire [adressée aux États du Royaume de
Nabarra] : ‘...Je le dis à regret, mais il ne reste plus à la Navarre qu’un
parti à prendre, c’est de se déclarer république indépendante et de se
gouverner par elle-même. On ne lui en a donné que trop de droit. Les ministres
qui ont dissous ses États ont violé sa constitution. Par ce seul fait elle
serait déliée du serment de fidélité s’il y avait un serment... Il ne pouvait
exister un lien entre la Navarre et le Roy que par le serment de fidélité réciproque...
Le roy ne peut être proclamé, reconnu pour roi qu’après le serment. Le refus du
serment a empêché qu’il existât aucun lien entre la Navarre et le Roy... Ceux
qui doutent que la Navarre put préserver son indépendance ne connaissent ni ses
montagnes, ni l’intrépidité des Basques, ni leur amour de la liberté’.” (G.-Em. Morbieu ; Ibid.)
et III
(Extraits du travail : ‘Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra’.)
Ainsi, à partir d’Août 1789, la “Révolution” française a “rompu”
avec l’Ancien Régime : nié mais aussi préservé à sa manière, puisque qu’elle a
remplacée l’Absolutisme et l’Impérialisme monarchiques du vieux régime
Français, par la dictature Terroriste et proto-Fasciste du Nouveau Régime
Nationaliste et aussi Français. Une “rupture” appuyée sur de nouveaux titres de
“légitimité” issus des manipulations et falsifications idéologiques
caractéristiques du totalitarisme-impérialisme moderne, dont le modèle le plus
accompli allais être à partir de là à nos jours ce “Nouveau Régime” français. Nous
traiterons de tout cela tout de suite.
C’est ainsi que s’a consommé l’absorption illicite du
Royaume de Nabarra dans la masse “française” ; une opération qui s’acheva en
exactement en deux siècles : de 1589 à 1789 (en comptant à partir de la montée
sur le trône de France d’Henri III de Nabarra) ; avec les protestations
inutiles – mais inlassablement renouvelées – des États Généraux de notre
Royaume.
En Octobre 1789, aussi l’agaçant titre traditionnel “Roi
de France et de Navarre” a été supprimé par l’“Assemblée nationale” française,
et remplacé par “Roi des Français”. Cependant, il s’agissait là d’une
illégalité flagrante même pour les “révolutionnaires” eux-mêmes, et le titre de
“Roi de France et de Navarre” continua officiellement, comme le prouve le fait
que tous les textes approuvés par l’“Assemblée” à partir de ce 4 Août 1789,
parmi eux la “Déclaration des droits de l’homme et du citoyen” (qui avait été
finalement adoptée le 26 Août de cette année-là) ont été officiellement
promulguées par les “Lettres patentes du roi, qui ordonnent l’envoi aux
Tribunaux, Municipalités & autres Corps administratifs, des Décrets de l’Assemblée
Nationale, qui ont été acceptés ou sanctionnés par sa Majesté. Données à Paris,
le 3 Novembre 1789. LOUIS, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE :
A tous ceux que ces présentes lettres verront : SALUT”. Etc.
Dans ce contexte d’abolition des institutions nationales et étatiques propres et résiduelles des Peuples subjuguées sous l’impérialisme français, la “Constitution” du 3 Septembre 1791 a confirmé tout cela et a “formellement” achevée l’Union-annexion du Royaume de Nabarra, en inaugurant “officiellement” le titre populiste et nationaliste de “Roi des Français”. Ce “Royaume des Français” dura presque exactement un an jusqu’à ce que, avec l’abolition de la monarchie, la République française a été proclamée le 21 Septembre 1792. Douze ans plus tard, Bonaparte adapte et adopte dans la “Constitution” de 1804 le “républicain” titre d’“Empereur des Français”. Puis, la restauration légitimiste de 1814 a restauré, entre autres, le titre de “Roi de France et de Nabarra”, qui a continué jusqu’à l’abdication du dernier Bourbon (couronné en 1825 comme Charles X de France et V de Navarre) survenue le 2 Août 1830. Finalement ce même mois, la monarchie “libérale” de Louis-Philippe Ier (d’Orléans) a de nouveau annulé la distinction entre les royaumes sans autre forme de processus, en récupérant le titre de “Roi des Français”.
(Les Espagnols, admirateurs et imitateurs attentifs du
modèle français contre le Peuple Basque et son État, en ont fait autant par le “Statut
Royal” de 1834. Grâce à ce subterfuge, et dans le contexte d’une impitoyable
guerre d’agression et d’occupation contre notre Pays – la Première Guerre
“Carliste” –, il était considéré comme ‘prétendument’ constitué le
jusque-là inexistant “Royaume d’Espagne” : qui était ainsi imposé sans aucune
formalité juridique ; et comme inexistantes, nulles ou annulées les réalités
nationales qu’ils cherchaient à supprimer, également sans aucune forme de
processus. Si sale leur paraissait ce qu’ils avaient réellement à faire, qu’ils
ont préféré ne pas le mentionner “même de nom” ; fondant ainsi la nouvelle “Constitution
sacrée” de l’“Espagne” sur un mensonge complet. Ces contorsions et ces
mensonges montrent en soi-même à quel point les attaques abominables perpétrées
contre le Royaume de Nabarra leur paraissaient inacceptables et infondées à
eux-mêmes.)
C’est-à-dire, et pour récapituler : après la conquête du
Royaume en 1512 par la Monarchie Hispano-Catholique; après que celle-ci ait “laissé”
en 1530 les territoires de Basse Nabarre, et après que le roi “de France et de
Navarre” ait “laissé” en 1659 les territoires de Haute Nabarre, plus de trois
cents années de prises et de laissées, d’onomastiques décisions, indécisions,
hésitations et rectifications, avaient montré, au moins, que les politiciens et
les idéologues de ces “grands” empires, les filles préférées de l’Église Catholique,
n’avaient pas du tout les idées claires sur l’identité nationale et politique
du Royaume de Nabarra.
La “Révolution” Nationaliste-Impérialiste française a
liquidé, par la violence et au mépris de tous leurs droits fondamentaux, ce qui
restait des libertés historiques du Peuple Basque.
(À partir de 1896, c’est l’impérialisme espagnol qui a
essayé de se maintenir sur une autre île des Caraïbes, également avec de
nouvelles méthodes: celles du sanguinaire Général Weyler, qui allait établir
son prestige bien mérité pour ses crimes d’abord à Cuba; puis il s’installerait
en Catalogne. Chargé de restaurer “l’unité nationale espagnole” sur cette île,
il a rempli sa mission de la seule manière que les Français et les Espagnols
connaissent pour lutter contre la liberté et la résistance des Peuples: le
génocide, perpétré par la “re-concentration” des paysans. C’était aussi
l’invention et la première application pratique des camps de concentration de
grandes masses de population.)
C’est le “républicain corse” Bonaparte qui, battu à plate
couture, s’est vengé en écrasant sous la terreur son île natale. C’est lui qui
a relancé l’expansionnisme français, l’esclavagisme, la guerre, le terrorisme
et le pillage dans toute l’Europe ; lui, qui a fondé “l’Empire républicain”,
qu’“étant héréditaire, enlèverait tout espoir de changer le régime par meurtre”
et qu’a duré... pendant onze ans (un peu moins que le “Reich de Mille Ans”
hitlérien, qui a duré douze ans) ; et c’est qui a poussée à l’extrême la
liquidation des institutions démocratique-populaires ainsi que le renforcement
des structures totalitaires qui coexistaient dans l’Ancien Régime. Même les “Départements
avec un Préfet”, qu’aujourd’hui demandent ici les “modérés-opportunistes-réalistes-possibilistes-minimalistes
basques”, sont l’apport consulaire-napoléonienne aux institutions “républicaines”.
Le criminel Nationalisme impérialiste et chauvin français
: imposé par “la Révolution et la République” par le biais de la Dictature
Terroriste et Proto-Fasciste des Comités Jacobins de Sûreté Générale et de
Salut Public (1793-4), avait atteint son but de camoufler la violation des
droits fondamentaux de liberté des Peuples – et d’intégrité et indépendance de leurs
Etats – en falsifiant les principes de “liberté, égalité, fraternité” etc. La
falsification de ces concepts, qui est le mérite incontestable de la “Révolution
(Nationaliste) française”, constitue le trait le plus caractéristique du
totalitarisme moderne, dont le prototype a été établi précisément dans ce
moment-là.
La République française est fondée sur le (mal) acquis de
l’Ancien Régime, dont le fondement et la structure ont néanmoins été conservées
et développées à la “Révolution”. Le terrorisme de masse, et les crimes de guerre,
les crimes contre la paix et les crimes contre l’humanité qui ont horrifié le
monde, ont été les moyens qui ont fondé la Dictature républicaine : premier
essai de régime totalitaire moderne et modèle pour tous les autres. Au nom du
progrès – et c’est là que réside sa plus grande originalité : inspiratrice de
toute l’idéologie totalitaire contemporaine –
Dans l’État français, toute opposition – dans ses
diverses variantes – au pouvoir absolu de l’État a disparu avec la “Révolution”,
qui a conservé intactes toutes les acquisitions illicites de l’Ancien Régime ;
et aussi avec elle, elle a également disparu toute velléité de résistance –
aussi peu pertinente soit-elle – aux actes ou aux diktats gouvernementaux. Le
Nationalisme et le Totalitarisme français sont les constituants de l’Empire Républicain.
Le Gouvernement de l’Etat-Nation tend à la domination totalitaire : tant vers l’intérieur
que vers l’extérieur ; même si cela coûte la liberté des Peuples oppresseurs
eux-mêmes aux mains de leurs Gouvernements policiers, militaires et totalitaires,
car “Un Peuple qui opprime un autre Peuple ne peut pas être libre”. Par
conséquent, le Gouvernement français en exercice affronte tous les problèmes : qu’ils
soient politiques ou individuels, par le recours immédiat, sans contemplation,
limites ou palliatifs, à la répression armée. Cette procédure a échoué à
plusieurs reprises au cours du siècle dernier mais continue d’être appliquée,
car elle est la seule qui réponde à la nature du régime.
Se dire “républicain” à l’heure actuelle – ainsi que “socialiste,
communiste ou gauchiste” – ça peut encore servir à l’occasion d’un but
particulier, notamment pour tromper les Peuples assujettis, mais il ne s’agit pas
là nullement d’un label démocratique. En effet, la démocratie est le pouvoir
politique du Peuple, et elle est fondée sur l’effectivité des droits humains
fondamentaux, dont le droit d’autodétermination ou indépendance de tous les
Peuples est le premier et la condition préalable de chacun d’eux. Tout ce qui
est autre chose que cela n’est que mystification et falsification
fascistes-impérialistes.
Cependant, rien de ce que l’impérialisme absolutiste
français a fait à l’époque dans ce sens, c’est-à-dire : de présenter les droits
nationaux fondamentaux des Peuples assujettis comme des “privilèges et de l’obscurantisme”,
et son propre Nationalisme impérialiste comme du “libéralisme et du progrès”,
pourrait être comparé – en termes de falsification idéologique – au règne d’imposture
et impudeur suprêmes qui seraient établis par le Second Franquisme dans le “Royaume
d’Espagne”, où, de 1977-79 jusqu’à aujourd’hui, le Nazi-Fascisme espagnol et
clérical, déclaré et jamais vaincu, a fini travesti et habillé en “démocratie”,
avec le soutien indéfectible de la bureaucratie liquidationniste Pnv-Eta et de
ses satellites. (Voir: ‘Apuntes sobre la Historia del Pueblo Vasco/Euskal Herria y de su Estado: el Reino de Nabarra’ [Notes sur l’Histoire du Peuple Basque et de son État : le Royaume de Nabarra], 2018.)
*
Pourtant, et en dépit de tout cela, aujourd’hui est le
jour où notre Peuple continue à être désorienté et intoxiqué par les déclarations
d’une ‘intelligentsia’ et d’une classe politique “basques”
intellectuellement et idéologiquement ruinée et fatalement récupérée par l’impérialisme
français-espagnol ; qui, à partir des médias que se présentent à leur tour
comme basques et progressistes, endoctrinent le Peuple Basque avec leurs
mystifications hallucinées sur la “révolution” national-impérialiste française
; louent leurs réalisations impliquant des falsifications idéologiques
fondamentaux telles que celles contenues dans la “Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen”, par laquelle notre Peuple, sa propre langue et ses institutions
nationales ont été déclarés “privilèges” et donc ennemis de la “révolution
égalitaire” française ; et nous font “cadeau” des déclarations telles que “Je
suis de ceux qui continuent à être émus lorsque dans le film ‘Casablanca’
ils chantent ‘La Marseillaise’”, ou des choses du genre. (J. M. Esparza Zabalegi,
“Aberri Eguna con virus”; publié dans le ‘Diario de Noticias de Navarra’,
15-04-2020. Il a également été publié par Nabarralde sur sa propre
page web).
La libération nationale de l’impérialisme franco-espagnol
exige de nous tous une révision critique des mythes et des mensonges
profondément enracinés : même dans le domaine des sentiments et des affections,
dont nous avons été endoctrinés et empoisonnés depuis l’enfance. Il est normal
que dans notre enfance nous ayons tous ressenti de l’émotion et du soulagement
en voyant arriver la septième cavalerie, puisque nous avons été conditionnés
par la propagande pour générer cette réponse ; mais il n’est pas possible de
continuer à être des enfants pour toujours, et on finit par mûrir et comprendre
que ce sont des tueurs de personnes âgées, de femmes et d’enfants, et non des
héros, et que les vrais héros sont les indigènes qui se battent pour leur survie.
De même, et dans ce cas-ci parce qu’il nous touche de beaucoup plus près, il
faut s’attendre à ce qu’un Basque finisse par comprendre – une fois son enfance
et son ivresse émotionnelle et intellectuelle surmontées – que les Français de
Casablanca sont des impérialistes et des colonialistes qui occupent
militairement un pays qui n’est pas le leur ; et que “La Marseillaise” :
chanté à Casablanca ou à Baiona, est pour les peuples soumis par l’impérialisme
Français – en toutes circonstances et même si son gouvernement n’était pas un
collaborateur du Nazisme comme c’était celui de Vichy – un symbole d’oppression
et donc quelque chose à regretter quand on l’entend, et à ne pas s’émouvoir. Un
hymne, d’ailleurs, qui – pénalement protégé par la loi – incite les Français à
continuer à arroser les sillons de la terre avec le sang impur des autres : “qu’un
sang impur abreuve nos sillons”.
“Oh spectacle pitoyable ! Oh sanglante époque ! — Tandis
que les lions sont en guerre et bataillent pour leur tanières, — les pauvres agneaux
inoffensifs souffrent leur inimitié”. (W. Shakespeare ; Henry VI, Pt 3.)
Cependant, voici que ceux qui se considèrent comme l’‘intelligentsia’
des “radicaux basques”, avouent être émus par le fait que les impérialistes
français – et alliés des nazis en plus! – chantent leur hymne génocidaire dans
la colonie qu’ils occupent militairement ! Honte à eux !
La libération nationale face à l’impérialisme implique
une tâche idéologique qui ne peut être abordée à partir de la mystification
historique et sociologique, de la falsification et de la fraude qui consistent
à présenter l’impérialisme, le colonialisme et le fascisme franco-espagnol
comme s’ils étaient “la démocratie, le progrès et le respect des droits humains
fondamentaux” ; et encore moins si – comme c’est le cas – ces fraudes sont
ainsi transmises à l’opinion publique par des agents et des médias qui passent
pour être démocratiques et abertzales. Nous devons y réfléchir et adopter d’urgence
les bonnes positions, car ceux qui ne le font pas devront faire face à l’évaluation
stricte de leurs actions. La domination et l’oppression du Peuple Basque par l’Espagne
et la France ont duré trop longtemps et sont allées trop loin pour que nous
puissions contempler leur ignorance – ou leur simple lamentation stérile – qui
ne peut être que coupable. Au contraire, notre libération de cette domination
nous soulève le besoin incontournable d’une action politique lucide et
déterminée.
La politique ne consiste pas à s’installer dans un état
de revendication larmoyant basé sur l’aspiration permanente à la mémoire et les
“démonstrations” historiques. Tout cela peut être très utile et est
certainement nécessaire, mais en soi, cela ne constitue pas de la politique et
ne va donc nulle part. La politique soit elle est une stratégie, soit elle n’en
est pas du tout. Or, en politique, il n’y a pas de vide ; et donc, quand on n’a
pas ou n’on fait pas sa propre politique (c’est-à-dire sa propre stratégie),
comme c’est le cas chez nous, cela ne veut pas dire qu’on ne fait pas AUCUNE
politique du tout, mais que le vide que nous laissons est inévitablement comblé
par la politique de l’impérialisme, qui en a une stratégie. Et cela signifie que,
dans ces circonstances, même en dépit de toute sorte d’“opposition” stérile
sous la forme de protestations enfantines, de crises de colère ou d’emportement
des opprimés, ce qu’on fait est la politique de l’impérialisme.
Bien sûr, l’impérialisme franco-espagnol a une stratégie
contre le Peuple Basque et son État. Cette stratégie consiste en la négation et
la violation des droits fondamentaux d’autodétermination ou d’indépendance du
Peuple Basque, ainsi que de l’intégrité et de l’indépendance de son État, le
Royaume de Nabarra ; tout cela, comme il est naturel, par le biais du recours
au criminel et historique régime impérialiste et fasciste d’occupation
militaire franco-espagnole contre notre Peuple et notre État : un régime que
les traîtres et/ou canailles/crétins lunatiques de la bureaucratie Pnv-Eta et
ses satellites – dont certains nominalement “nabarrists” – ont accepté il y a
près d’un demi-siècle comme “démocratie” et qu’ils soutiennent depuis lors
comme s’il s’agissait du régime et de “l’État” à eux-mêmes, dans lesquelles ils
sont incorporés comme leurs agents auxiliaires locaux.
Dans de telles conditions, et comme nous l’affirmons
constamment, LA SEULE stratégie de libération possible consiste en un regroupement
de TOUTE l’opposition démocratique, nécessairement anti-impérialiste, en un
Mouvement Basque de Résistance Nationale vertébré et absolument uni autour d’un principe stratégique fondamental de double affirmation national et étatique du Peuple Basque, commun à tous les Basques anti-fascistes et anti-impérialistes,
à savoir :
1/ Affirmation du droit de liberté, LIBRE disposition, indépendance nationale ou autodétermination du Peuple Basque/Euskal Herria.
« Pierre angulaire de la démocratie », le droit international d’autodétermination ou indépendance de tous les Peuples est un droit qui est originel, fondamental, inhérent, coutumier, immédiat, inconditionnel, continu, permanent, inaliénable, irrévocable et imprescriptible pour tous les Peuples soumis sous un régime impérialiste et étranger ; que c’est le même chose que leur indépendance inconditionnelle et immédiate contre / face à toute domination ou ingérence étrangère contraire à leur liberté nationale ; et qui a été reconnu – non constitué – par le Droit International contemporain des Nations Unies : dès l’Article Premier de sa Charte fondatrice de San Francisco ainsi que par des résolutions nombreuses et pertinentes de son Assemblée générale, comme LE PREMIER DES DROITS HUMAINS FONDAMENTAUX ET LA CONDITION PRÉALABLE POUR LA PLEINE JOUISSANCE DE TOUS CES DROITS.
Dans notre Pays, son corollaire et application pratique consistent, comme une exigence incontournable pour sa réalisation, dans la DEMANDE DE L’ÉVACUATION INCONDITIONELLE ET IMMÉDIATE de toutes les forces d’occupation et de tout l’appareil d’assujettissement impérial-colonialiste des Puissances occupantes : l’Espagne et la France, EN DEHORS des Territoires historiques du Peuple Basque/Euskal Herria et de son État. Et
2/ Affirmation de la continuité, de la validité et de l’actualité de notre propre État : le Royaume de Nabarre, successeur du Royaume de Pampelune – « le Royaume des Basques » – constitué par une confédération de Républiques, Comtés et Seigneuries Vasconiques historiquement et librement unis autour de lui. Internationalement reconnu pendant mille ans, le Royaume de Nabarre continue d’être le seul État de la Nation Basque, auquel elle n’a jamais renoncé, ni jamais en a admis ou reconnu aucun autre.
Sa conséquence nécessaire implique LA NON-RECONNAISSANCE ET LA DENONCIATION constantes et incessantes des États occupants : le « Royaume d’Espagne » et la « République française », et de leurs régimes totalitaires d’occupation militaire, comme criminels, impérialistes, colonialistes et fascistes, et non pas comme leurs propres États, non-Nationalistes, non-violentes, légitimes et démocratiques, comme le fait jusqu’à aujourd’hui la soi-disant « classe politique officielle basque » formée par la bureaucratie liquidationniste Pnv-Eta et ses satellites.
En même temps, il est nécessaire de maintenir un BOYCOTT TOTAL à toute collaboration avec ceux qui, en raison de leur rejet en théorie ou en pratique d’un ou les deux affirmations fondamentales susmentionnés, font objectivement partie de l’impérialisme.
Incontestablement, ceux d’entre nous qui – quels que soient leur origine ou leur nom de famille – refusent d’assumer totalement ou partiellement ces principes, sont absolument démasqués en tant que les impérialistes et fascistes qu’ils sont : partisans de la poursuite de l’occupation militaire impérialiste de notre Pays et de notre État par les États de la France et l’Espagne. Or, quelle collaboration peut-il y avoir avec ces agents? Quelqu’un peut-il honnêtement et sainement croire qu’il est possible de faire une politique anti-impérialiste avec le concours d’impérialistes et fascistes? C’est clair que non.
Par conséquent, tant que l’impérialisme ne retire pas ses
forces d’occupation, puisqu’elles CONSTITUENT l’élément essentiel et
fondamental de son dispositif stratégique de domination (sans lequel tout son
système s’effondre), et puisqu’il n’est pas possible de faire une politique
anti-impérialiste avec les quinte-colonnistes et les agents au service de l’infiltration
impérialiste parmi le Peuple assujetti, il est nécessaire de maintenir un
BOYCOTT TOTAL :
– à toute collaboration avec ceux qui, parce qu’ils
rejettent en théorie ou en pratique un ou les deux principes fondamentaux
cités, forment objectivement – certains même de manière subjective et confessée
– partie de l’impérialisme ; et
– à toute participation tant aux institutions du régime
impérialiste-colonialiste franco-espagnol et spécialement dans ses monopoles
juridiques ou “parlements” : Parlement français et ‘Cortes Generales’
espagnols, établis au fil des siècles par le biais du Monopole de la Violence
et la Terreur de guerre et d’État, et des crimes constitutifs imprescriptibles
; ainsi qu’à ses “élections générales” totalitaires qui “légitiment” tout cela.
DROIT DE LIBRE DISPOSITION OU INDÉPENDANCE NATIONALE INCONDITIONNELLE ET IMMÉDIATE DU PEUPLE BASQUE / EUSKAL HERRIA !
ROYAUME DE NABARRE : L’ÉTAT DU PEUPLE BASQUE / EUSKAL HERRIA !
Armée d’occupation, ni avec de la musique !
L’Espagne, ni avec une république ! La France, ni avec une monarchie !
BOYCOTT TOTAL DES IMPÉRIALISTES ET DES FASCISTES, ET DE LEUR
RÉGIME D’OCCUPATION MILITAIRE ! – HORS D’ICI!
VIVE LE PEUPLE BASQUE LIBRE !!!
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